Éditeur : L'Eclat
ISBN numérique PDF: 9782841625895
Parution : 2022
Catégorisation :
Livres numériques /
Autre /
Autre /
Autre.
Format | Qté. disp. | Prix* | Commander |
---|---|---|---|
Numérique PDF Protection filigrane*** |
Illimité | Prix : 7,99 $ |
*Les prix sont en dollars canadien. Taxes et frais de livraison en sus.
***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.
La poésie de Leandro Calle, déjà reconnue en Argentine, a fait l'objet de traductions en français, mais paraît ici en bilingue pour la première fois avec un ensemble qui va des premiers poèmes jusqu’aux plus récents inédits en Argentine. Face à un continent qui se débattait entre dictatures et guérillas, utopies révolutionnaires et répressions dirigées, le monde poétique semblait se séparer en deux. Calle réconcilie la poésie de l'intime et celle de l'engagement pour le salut d'un continent livré aux pillages et aux massacres depuis des siècle. «Que faisaient résonner les chevaux bleus /traversant au galop la nuit oublieuse des sources et des plaintes?» demande-t-il dans Passer. Et la réponse est l'une des expressions poétiques les plus abouties d’un pays qui panse encore ses blessures. Leandro Calle est né en Argentine en 1969. Il commence à publier en 1999, après une licence de philosophie et de théologie. Il rejoint les Jésuites et sera prêtre jusqu'en 2013, date à laquelle il quitte la Compagnie et publie le volume Blasphème. Il enseigne l'esthétique à l'université de Cordoba et a traduit en espagnol Guy de Maupassant et des poètes maghrébins ou africains comme Abdelaatif Laab, Siham Bouhlal ou Gabriel Okoundji. Son oeuvre est traduite en anglais, en tchèque et en arabe. La poésie de Leandro Calle, reconnue en Argentine pour sa force lyrique et son engagement, a fait l'objet de quelques traductions en français en revue (plus une plaquette tirée à 50 ex.), mais paraît pour la première fois en volume avec un ensemble qui court depuis les premiers poèmes des années 90 jusqu’aux plus récents non encore publiés en Argentine, dont le très extraordinaire dernier poème du recueil, où l'ancien prêtre défroqué renoue avec une certaine tradition érotique (à peine voilée) de la poésie. Le premier ensemble «dédié à la mémoire des disparus de la répression militaire» est une tentative de faire de la poésie un lieu à la fois pour la mémoire et l'avenir d'un continent dévasté. Calle écrit: « Le vieux débat entre le céleste et le terrestre dans le champ poétique s’est renoué en Amérique latine dans les années 70 et les suivantes. Face à un continent qui se débattait entre dictatures et guérillas, utopies révolutionnaires et répressions dirigées, le monde poétique sembla se séparer en deux. Ceux qui embrassèrent la cause sociale et chantèrent la réalité même, les poètes terrestres ; et ceux qui décidèrent de se mettre de côté pour laisser passer le torrent social, en se plongeant dans une écriture personnelle et strictement liée au monde littéraire, les poètes célestes. […] La séparation entre le céleste et le terrestre n’a jamais eu de contours bien définis. Cependant, il y eut en Argentine et en Amérique latine des poètes qui, face à un continent dévasté, firent de la poésie non pas un véhicule utilitaire pour leurs idées politiques, mais un « lieu » à travers lequel se révélait, par la parole, la réalité tout entière : les Centres de détention clandestins, qui furent et demeurent pour nous le symbole de la violence et de la réduction de liberté maximales. La poésie fut souvent un chemin de libération et de liberté dans l’espace réduit, atroce, d’un camp de concentration, où le temps est irrémédiablement rythmé par les mains du bourreau.» La réception et la lecture des poèmes de Calle fut un choc pour L'éclat, et Patricia Farazzi (qui venait de finir d'écrire Fragmentation, qui s'efforçait justement de rendre compte poétiquement de l'histoire des desaparecidos en Argentine et au Chili) eut l'idée d'en associer la publication à celle des poèmes de Javier Heraud qui paraissent en même temps. A ce titre, l'Amérique latine, victime des pires dictatures qui prirent toutes les formes que l'on sait (depuis Cortès jusqu'à Videla ou Pinochet ou Bolsonaro et Maduro aujourd'hui), est paradoxalement une terre poétique sans équivalent. C'est de cette réalité que nous avons voulu rendre compte avec ces deux recueils qui seront suivis par d'autres traductions. Quant à la poésie de Calle, à vous de la découvrir mais... « Que faisaient résonner les sabots qui apportaient la mort sur des chevaux bleus maquillés de temps ? Un son d’exil entraînant murs et fondations baies vitrées sans plus aucun rideau emballages attrapés au dernier tram. Que faisaient résonner les chevaux bleus traversant au galop la nuit oublieuse des sources et des plaintes ? Que faisaient résonner les chevaux bleus de la mort lorsqu’ils éteignirent tes yeux à la recherche du calme ? Un son d’exil ? De désert ? Peut-être était-ce comme un océan qui dort et commence en plein sommeil à se lever ? Ou bien les chevaux bleus de la mort résonnaient-ils en silence tels un rongeur affamé sur un amoncellement de journaux ? » Leandro Calle est né à Zarate (Argentine) en 1969. Il commence à publier en 1999, après une licence de philosophie et de Théologie. Il rejoint les Jésuites et sera prêtre jusqu'en 2013, date à laquelle il quitte la Compagnie et publie le volume Blasphème qui fut diversement apprécié par ses anciens ‘frères’ et 'pères’. Il enseigne l'esthétique à l'université de Cordoba et a traduit en espagnol Guy de Maupassant et des auteurs maghrébins d'expression française (Abdelaatif Laabi ou Siham Bouhlal) ou le poète franco-congolais Gabriel Okoundji. Son oeuvre est traduite en allemand, en anglais, en tchèque et en arabe et avait fait l'objet de quelques traductions en français par Yves Roullière, qui les a rassemblées pour ce volume.