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Terre-des-Fins


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889070183
ISBN numérique ePub: 9782889070176
Parution : 2022
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Liv, une orpheline bègue « douée en rien », vit avec Zed, son frère, à Terre-des-Fins. Ville minière au bord du gouffre, le lieu ne doit sa survie qu’à la renommée internationale de Mitch Cadum, un artiste travaillant les pierres toxiques des mines. Chaque mois, pour approvisionner « Terdef », un train chargé de marchandises arrive de la capitale : Liv et Zed le braque systématiquement pour se nourrir. Mais leur quotidien est surtout centré autour des graffitis que tous deux réalisent sur les wagons. Lorsqu’un jour, débarque à Terre-des-Fins une jeune femme brillante et ambitieuse, grande admiratrice de Mitch Cadum, la vie de Liv va changer du tout au tout. Daniel Vuataz, Aude Seigne et Bruno Pellegrino sont membres du collectif littéraire AJAR. Daniel est auteur pour le cinéma, la comédie musicale, la scène. Aude sort en janvier son quatrième livre, L’Amérique entre nous. Bruno, après Dans la ville provisoire, travaille à son nouveau roman depuis l’Italie. Ensemble, ils ont créé une écriture qui conjugue vitesse, observation et amour de la narration. Liv, une orpheline bègue, vit avec son frère, Zed, à Terre-des-Fins, une sorte de Nord fantasmé entre Russie, Scandinavie et Canada, où on trouve aussi bien des cochons d’Inde d’Amérique du Sud que de mystérieuses tortues en voie de disparition. « Terdef » est une ville minière au bord du gouffre. Elle ne doit sa survie qu’à la renommée internationale de Mitch Cadum, un artiste travaillant les pierres toxiques des mines, et dont les créations se vendent à la capitale. Là-bas, le monde de l’art contemporain, fasciné par la dangerosité et la fragilité du matériau – la pierre s’effrite en poussière – raffole de ces œuvres monumentales. Liv, de son côté, ne comprend pas cet enthousiasme : elle et son frère sont bien trop occupés à réaliser des graffitis sur des wagons, ou à braquer le train qui, chaque mois, approvisionne Terre-des-Fins en nourriture. Un jour, Sora est envoyée de la capitale pour y rapporter les pièces de Mitch Cadum, en vue d’une exposition. L’arrivée de cette jeune femme brillante, ambitieuse et grande admiratrice de l’artiste va bouleverser la vie de Liv. C’est Liv qui raconte, son goût pour les mots lui permet de partager son regard, ses émotions, ses enthousiasmes et ses dégoûts. Sa voix pleine de vitalité, qui tranche avec l’atmosphère de fin du monde de « Terdef », parlera aux adultes comme aux adolescents : le récit de l’émancipation de Liv, jeune femme débrouillarde et pourtant soumise, s’approche de la littérature « young adult. » Extraits Terre-des-Fins « Le café des Mineurs, c’est le dernier qui nous reste. C’était aussi le premier à ouvrir, au tout début. Il était là avant la gare, avant la mine, avant qu’on donne à cet endroit le nom de Terre-des-Fins. Il préexistait a dit maman, un mot que j’ai retenu. Des fois j’imagine la maisonnette de briques posée au milieu de la plaine, avec rien autour et des gens dedans qui boivent sans se parler. Le lieu est tout petit et a tout de suite l’air plein. Un jour comme aujourd’hui, quand la ville est particulièrement fantôme, le brouhaha dans le café fait croire qu’il y a encore des choses à espérer. » « Dans la fausse obscurité les hautes herbes ressemblent aux jardins d’une autre planète. Mon corps guette des bêtes sauvages insensées. » Braquage du train provenant de la capitale : « Le convoi grince en freinant, il ralentit jusqu’à la vitesse de la marche à hauteur du passage à niveau – c’est pour ça que notre cabane on l’a construite si loin de la ville, pour pouvoir se servir en premier, c’était stratégique. Zed serre la mâchoire. On a pas besoin de se parler, on connaît le boulot. Il laisse passer la locomotive, se redresse et observe la première voiture, un wagon passager avec des vieux graffitis mais pas les siens, des trucs amateurs qui méritaient pas de faire tout ce voyage. Zed s’assombrit encore. Il marche à côté du train pour se mettre dans l’élan, patiente avant de tendre le bras, attrape une poignée et grimpe sur le premier wagon-plateforme. Je me lance mais mon genou cogne contre le bord, Zed me rattrape par le bras et me tire vers lui. – Putain t’es nulle ou tu le fais exprès ? J’ai eu peur, Zed a déjà déclipsé deux sangles alors je l’aide. Les marchandises sont protégées par des bâches solidement fixées, le train pourrait traverser un ouragan, rien bougerait. Il y a des bidons d’huile de moteur et de friture, on en prend un de chaque qu’on balance par-dessus bord, ils roulent dans les herbes sans rebondir. On fait pareil avec une douzaine de conserves de thon et la même chose de maïs doux. Zed bourrine sur les sangles qui se détendent en claquant, il s’enfile sous les bâches et trouve des planches, des clous, même quelques ampoules qu’il dépose au bord des voies en se mettant à plat ventre. L’électricité marche pas du tout à la cabane et pas tout le temps en ville, sauf au café, à la gare et aux entrepôts, les ampoules c’est pour échanger, peut-être contre de nouvelles couleurs si on trouve. C’est une bonne récolte, Zed dit qu’avec tout ce qu’on a jeté du train on tient tout le mois. Je trouve ça frustrant, la quantité de bouffe qu’on laisse, on est jamais sûrs de ce qu’il y aura dans le prochain convoi et j’ai constamment la dalle. » Les entrepôts, l’endroit préféré de Liv : « Les entrepôts sont remplis de matériel à la retraite qui sortira plus jamais, des trains-poubelles, des voitures orientales avec de la marqueterie, des Colibris ou des wagons-silos, et même des locomotives à vapeur qui remontent aux débuts de la ville, quand c’était qu’une poignée de baraques autour du café des Mineurs. Personne pour surveiller ou voir ce que je fais, je peux passer mille heures sur une pièce, soigner chaque lettre et m’entraîner, on viendra pas me faire chier. » L’importance des mots « J’aime pas quand les gens utilisent ce mot, putain. Il claque mais pour les mauvaises raisons. À une époque Zed le taguait sur tous ses trains comme des dédicaces, c’était le mot de la capitale selon lui. Apparemment il avait raison. Je dis à Sora que ça me dérange qu’elle utilise ce mot, elle est prise au dépourvu, la situation est sérieuse, elle pige pas pourquoi je change de sujet et elle redit putain. » La relation de Sora et de Liv : « Sora traîne la patte avec ses hauts talons, elle marche très lentement. Je suis crevée alors je réponds rien. On doit détonner toutes les deux, ratte des villes et ratte des champs, fille de cocktails et fleur de poubelle. Après la dernière barre, on rejoint le chemin de fer. La lumière baisse au ralenti, l’herbe ondule comme si elle était liquide, il va peut-être pleuvoir, c’est bien, ça nous fera des réserves d’eau. De temps en temps Sora s’arrête et se retourne. Les montagnes qui surplombent Terdef sont déjà bleu foncé et la ville minuscule. – C’est encore loin ? Elle a repris ce ton agaçant de dame de la capitale mais ses gestes disent surtout qu’elle a peur. – On s’éloigne beaucoup du centre, non ? Quand la lumière est comme ça, avec le vent du soir et la fatigue, je crois en des choses. Ça a à voir avec le mouvement de l’herbe, avec les insectes, les oiseaux, même les daims qui broutent les trottoirs défoncés de Terdef. Ça a à voir avec maman qui s’apaise quand elle peut enfin arrêter de chercher l’air et avec mon rêve de papa la nuit dernière. J’ai demandé une fois à Zed s’il avait ça lui aussi, cette espèce d’appel du dehors. Il m’a répondu que je racontais vraiment n’importe quoi. » (…) « J’imagine les visiteurs de son musée se faire mousser avec le danger, comme elle juste maintenant sur le point de rencontrer son artiste. Je réponds qu’ici, personne se protège et c’est comme ça. On remet le silence entre nous comme une nouvelle bobine. Je lui signale pas la baraque de Mitch Cadum quand on passe devant. Les ateliers mécaniques sont un peu plus loin. Sora appuie sa tête sur le haut du siège, je voudrais pouvoir comprendre de quelle manière elle regarde l’extérieur. Je conduis tout doucement maintenant et Sora dit que la nature ici est folle. – Les couleurs sont presque fluo, c’est génial ! Et ces mousses, ça a un côté surnaturel. C’est comme « spécial » tout à l’heure, je peux pas mesurer à quel point c’est différent ou normal, mais je dis que oui, moi en tout cas je trouve aussi qu’autour de Terdef c’est beau. » (…) « Sora a passé ses mains autour de mon cou, je m’y attendais pas du tout. Sans ses talons on fait la même taille, mes jambes sont pas très stables, comme si je marchais sur de la mousse, mais dans mon ventre ça devient très grand et chaud. La bouche de Sora est en face de la mienne, elle est légèrement ouverte, on dirait un glacier qui appelle et pendant une seconde je me dis que si j’y plonge, je vais enfin apprendre des choses. Fait chier. Je repousse Sora contre la paroi, j’ouvre la porte et je sors à l’air libre. » La dernière course de Liv : L’herbe me fouette les jambes, il y a pas de lune et le ciel est violet. Je cours n’importe comment mais de toutes mes forces à côté du chemin de fer. Le ballast tremble, les rails vibrent, le convoi est dans le virage derrière moi, il va pas mettre long à fracasser la plaine, le fond de la vallée en ligne de mire, la capitale tout au bout, bien après l’horizon. Si je tombe je suis morte mais je tombe pas. J’ai mal au dos, je lâche pas. Je pense aux cormorans quand ils plongent dans les lacs, je convoque tout ce que je peux, tout ce que j’aime ici, ma locomotive peinte et la couleur de Lac Glauque, je demande pardon aux tortues et j’engueule les parents de nous avoir abandonnés, je demande pardon à Zed pour lui faire la même chose et je lui souhaite une belle vie, j’espère qu’il aura sa vache. Je demande tout ça à cette espèce de force que je sens, et que papa sentait aussi, ça s’entrechoque en moi et j’en rajoute, je fous tout dans le même sac et ça a l’air de marcher, ça me porte, je vole, je perce la végétation, j’ai chaud et j’ai froid, j’enlève mon pull sans m’arrêter, je sens le souffle de l’été sur mon ventre, j’ai mal aux seins et je me suis jamais sentie aussi forte. Daniel Vuataz (né en 1986), Aude Seigne (née en 1985) et Bruno Pellegrino (né en 1988) vivent au bord du lac Léman, en Suisse romande. Tous trois membres du collectif littéraire AJAR, ils ont écrit, ensemble, la série littéraire Stand-by, et participé à l’écriture du roman Vivre près des tilleuls, paru en 2016 chez Flammarion. Terre-des-Fins est leur dernier projet d’écriture collective en date. À côté de leurs textes communs, Daniel Vuataz travaille notamment dans l’édition et le théâtre ; Aude Seigne voyage et publie des récits ; tandis que Bruno Pellegrino s’attelle à des textes tant personnels qu’académiques.

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Livre papier 1 Prix : 14,99 $
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Terre-des-Fins

Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889070176
Parution : 2022