Éditeur : L'Ogre
ISBN numérique PDF: 9782377561155
ISBN numérique ePub: 9782377561162
Parution : 2022
Catégorisation :
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En 8 nouvelles, d'une écriture lapidaire, noire et poétique, Ariadna Castellarnau explore l'envers étrange et ténébreux des relations humaines. Le monstre qu'elle met au jour n'est pas un fantasme, un fou ou une personne violente, mais bien plutôt chacun d’entre nous, mère, père, frère, sœur, fille ou fils qui évoluons dans un territoire incertain et tortueux. Ariadna Castellarnau aime mener ses personnages, et ses lecteurs, à la rencontre de l'étrange, parce que c'est dans ce miroir tordu qu'ils pourront découvrir leur vraie nature, et, peut-être, apprendre à survivre. Et Ariadna Castellarnau semble souligner l'évidence, encore une fois au cœur de son œuvre : qui d'autre que les femmes, pour inventer la suite ? Ariadna Castellarnau (Lleida, 1979) est diplômée en philologie hispanique et théorie de la littérature et de la littérature comparée de l'Université de Barcelone. Entre 2009 et 2016, il a vécu à Buenos Aires, où il a travaillé comme journaliste culturel pour les principaux médias journalistiques du pays. Son premier roman, Brulées (Ogre 2018), a reçu le prix international Las Américas du meilleur roman latino-américain de 2015. Castellarnau écrit sur la fin comme si elle la connaissait, comme un témoin qui sait, qui devine et qui blesse ; un témoin qui enrage de la mort de la lumière. – Mariana Enríquez Un univers à la fois cauchemardesque et poétique, entre McCarthy et Volodine : Dans la suite de son recueil Brûlées, Ariadna Castellarnau déploie dans L’obscurité est un lieu une prose et un univers à la fois cauchemardesque et poétique, entre McCarthy et Volodine, où l'horreur émane d'une réalité qui nous est familière. Les personnages et les lecteurs évoluent dans un monde légèrement apocalyptique, qui subit une crise à la fois écologique et sociale. La nourriture est difficile à obtenir, l'eau est rare. Quand elle ne l'est plus, alors furieuse elle se déverse et noie. Dans le monde de L’obscurité est un lieu, la survie semble un combat de chaque instant. Et cet univers n’est pas un simple décor, il permet à Ariadna Castellarnau de poursuivre son exploration de l'envers étrange et ténébreux des relations humaines dans un environnement où les instincts primaires ont repris leurs droits. Le point commun des histoires est l'environnement familial dysfonctionnel : Une famille vit cachée sur une plantation de maté, en attendant de pouvoir traverser la frontière. Un père tente de transmettre à sa fille son don de sourcier. Des parents utilisent l'apparence mi-humaine mi-poisson de leur fils pour gagner de l'argent. Un homme trempant dans le trafic d'êtres humains décide de sauver une fillette. Un père veut à tout prix réassembler les ossements de sa fille, morte dans des inondations monstres. Dans sa propre maison, une femme qui vient de perdre sa fille est assaillie par une bande d'enfants inquiétants. Chacune des nouvelles interroge notre vision de la famille. Elle n’est plus seulement un lieu protecteur, mais aussi le lieu où se créent les blessures originelles, les traumatismes, les frustrations, la dépression... Ariadna insiste sur le fait qu’ « il est important de ne pas cacher que toutes les familles, y compris les plus heureuses, souffrent plus ou moins. Le simple fait de devoir rompre avec sa famille pour être soi-même est déjà douloureux. Réfléchir à ce qui peut être toxique dans les liens familiaux est quelque chose qui m'intéresse beaucoup : Que reste-t-il des liens humains quand tout ce qui nous apporte confort et plus de stabilité disparaît ? » Un recueil toujours au bord du fantastique : Chacune de ces nouvelles joue avec une composante irrationnelle, une forme d’ambiance fantastique qui permet à l’autrice d’aborder notre monde sous un angle inhabituel, qui révèle ce qu’il y a d’étrange dans nos rapports réels au monde et aux autres. C’est aussi le moyen d’aborder la cellule familiale et la vie domestique par un prisme d'une grande noirceur. L'autrice se plaît à entraîner ses personnages et ses lecteurs à la rencontre de l'étrange, non pas parce qu'elle souhaite qu'il leur arrive quelque chose de merveilleux, mais parce que c'est dans ce miroir tordu qu'ils peuvent mieux se voir, découvrir qui ils sont vraiment, et, peut-être, apprendre à survivre. Les femmes au cœur de l’œuvre d’Ariadna Castellarnau : Les femmes sont à nouveau au cœur du récit, elles sont ici le cœur d'un monde qui agonise de toutes parts : elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes, pour survivre au monde qui tombe en lambeaux, et aux règles intemporelles et patriarcales qui régissent encore les familles. Elles doivent faire preuve d'une résilience qui paraît surhumaine, mais qui ne fait que souligner l'évidence : qui d'autre qu'elles, pour inventer la suite ? En attendant des jours plus heureux, il leur faudra s'assurer, à force de courage et d'inventivité, qu'ils puissent seulement advenir. Une écriture envoûtante : Au-delà des histoires, de leur force et de leur puissance évocatrice, ce qui fait de ce recueil un texte à part c’est aussi l’écriture d'Ariadna Castellernau, sèche et dure, comme une Terre qu'on aurait assommée de soleil, et que les craquelures rendraient plus abrupte encore : chaque mot vise au but, dans un mouvement d'épure qui porte le texte vers une dimension mystique. Plus la phrase semble se délester de ce qui faisait corps – et qui n'a plus lieu – plus elle devient envoûtante, comme transportée par les forces naturelles à l’œuvre. Résumé détaillé des nouvelles : Lucia tente de fuir ses parents, le taudis dans lequel ils sont entassés en attendant de quitter le pays. Seulement, il faut payer le cousin davantage. Auparavant, ils vivaient dans la capitale. Son père, un bellâtre surnommé le Suédois, travaillait le jour à l'usine, buvait la nuit. Trempait dans des affaires illégales avec Villette le fou. Lucia rencontre un garçon qui vit dans la forêt. Il prétend que tout y est mieux. La prévenant qu'un grand danger arrive, il l'enlève à sa famille pour la protéger. Igor trempe dans un trafic d'êtres humains. Il est chargé de transporter une fillette à l'avant de sa fourgonnette. D'habitude, Beto prend soin de les endormir, mais celle-ci est consciente. La fille ne semble pas apeurée et amorce la conversation. Igor l'autorise à descendre uriner, toujours attachée à une corde. Selon elle, « mieux vaut être ici que n'importe où ailleurs ». Ailleurs, rien ne semble tourner rond. Sale. Dangereux. Brûlant. Ils traversent un monde comme arrêté. Ils croisent une foire : Igor cède à la fille, qui veut s'y arrêter absolument. Igor songe à s'installer avec la fille, et à ne jamais l'emmener au Calypso, comme il en est missionné. Alors qu'une femme s'approche de lui, Igor perd de vue la fillette, qui disparaît. Il la retrouve finalement près de la fourgonnette, et ils poursuivent leur trajet. Ils crèvent. Igor demande à la fillette de l'attendre dans une maison abandonnée, le temps de trouver un véhicule de substitution. De retour, il s'endort près d'elle. Une famille fait de son fils Nilo, une sorte de triton, une attraction touristique. Les gens paient pour accéder à leur maison, et le regarder parader dans la piscine. Son père a une idée d'enfer : construire « Marina Fun », un énorme parc aquatique, pour se faire encore plus d'argent sur le dos, et la queue pleine d'écailles, de Nilo. Les parents partent récolter des fonds, et le narrateur est chargé de s'occuper de son frère en attendant. Lui qui ne supporte plus Nilo. Il donne à son frère, qui ne souffre que les algues, de la nourriture humaine. Bientôt, Nilo gonfle. Pendant ce temps, son frère fricote avec une admiratrice de Nilo, Dalila. Il se dépucelle, tandis que Nilo les observe depuis la piscine, énorme, avec son œil ovale. Sur une île, un père apporte à son fils Mauro les ossements de sa sœur, Miranda, morte noyée dans les inondations. Le père s'énerve car il n'arrive pas à joindre harmonieusement les morceaux. Les intempéries sont la conséquence de la spéculation immobilière. Le père se décide à remplir des vêtements de Miranda avec ses ossements afin de confectionner une poupée. Deux hommes arrivent et plantent un panneau « Propriété privée » dans leur jardin. Une tempête de pluie survient, et Mauro tombe à l'eau. La corde que lui tend Demetrio, le voisin, ne le sauvera pas. Vilma est de retour dans son village d'enfance, accueillie par un véritable cortège. Dont le Maire, ses parents, et sa tante Adela. Vilma est écrivaine. Un hommage lui est rendu sur la place des arbres illustres. A la maison, Vilma retrouve ses sœurs jumelles, Dora et Carla. Après l'enterrement d'Isolda, des enfants vont sonner chez sa mère, Laura, qui les accueille. Après avoir utilisé les toilettes, ils lui forcent la main pour visiter la chambre d'Isolda. Les enfants deviennent malpolis et inquiétants : l'un s'allonge sur le lit, l'une entreprend de dévaliser des affaires dans l'armoire. Dehors, des dizaines d'enfants rôdent et commencent à saccager le jardin. Une fille demande à Laura comment Isolda est morte, s'il y avait du sang. Laura est seule, et n'a personne à qui demander de l'aide, ni même, peut-être, à qui raconter l'événement. Devant la cabane qu'elle a loué avec son mari Noel, Rebecca découvre un bébé abandonné. Ils se sont installés près d'un lac pour réfléchir à la direction qu'ils veulent donner à leur vie. Le bébé a d'étranges et fascinants yeux violets, et ne possède aucune odeur. Elle refuse d'appeler la police, de peur que l'enfant meurt de faim à l'orphelinat. Elle en prend soin, confectionne un biberon avec un compte-gouttes. Noël lui entreprend depuis de longs jours à fabriquer une barque, mais il est bloqué. Rebecca part avec le bébé explorer l'île. Puis le grand jour arrive : Noel s'apprête à tester sa barque sur l'eau. Bien que flottant un instant, la barque finit par se renverser. Noël va chercher un marteau et déverse sa rage en causant un énorme trou dans la barque. Retour dans la cabane avec le bébé. Père a le don de faire sortir l'eau de la terre, qu'il frappe du bout de sa crosse. Il est appelé ici et là lorsque les puits sont à sec. Il aimerait que sa fille de dix-huit ans fasse comme lui, mais elle est « stérile ». Le village d'à côté demande les services du père, qui s'y rend avec sa fille. En chemin, la vieille voiture tombe en panne. Le père missionne sa fille pour trouver de l'aide dans la maison non loin. Son propriétaire, reconnaissant le père, accepte de les assister, en échange d'un peu d'eau. Le père s'exécute et fait jaillir l'eau. L'homme les conduit au village en voiture. Pendant que le père ronfle, l'homme attouche la fille. Une foule en colère les attend, et bientôt, dans une étrange procession, les pousse vers le lieu où l'eau doit surgir, dans le lac artificiel. Sur ordre de son père, la fille fait monter quelque chose, qui n'est peut-être pas de l'eau, mais qui vient assurément. Ariadna Castellarnau (Lleida, 1979) est diplômée en philologie hispanique et théorie de la littérature et de la littérature comparée de l'Université de Barcelone. Entre 2009 et 2016, il a vécu à Buenos Aires, où il a travaillé comme journaliste culturel pour les principaux médias journalistiques du pays. Ses articles ont été publiés dans le supplément page 12 du journal Radar et dans le supplément culture du journal Perfil. Il a également publié des chroniques journalistiques pour les magazines Anfibia (Argentine) et Black Label (Pérou). En tant qu'écrivain, ses histoires font partie des anthologies Panorama Interzona (Interzona) et Extrema Ficció n(Anthologies Traviesa) et son premier roman, Brulées, a reçu le prix international Las Américas du meilleur roman latino-américain de 2015.
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Éditeur : L'Ogre
ISBN : 9782377561162
Parution : 2022