Éditeur : AUBE
ISBN papier: 9782815946995
ISBN numérique ePub: 9782815947008
ISBN numérique PDF: 9782815947015
Parution : 2022
Code produit : 1453174
Catégorisation :
Livres /
Sciences humaines /
Sciences sociales /
Sociologie et société
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Douloureusement expérimentée durant ces derniers mois, la solitude est en réalité un phénomène profondément ancré : en 2020, 7 millions de Français vivaient dans une situation objective d’isolement soit 14 % de la population française. Notre époque a collectivement fabriqué une collection d'individus toujours plus seuls. Le mythe d’une société d’électrons libres a accouché d’un individu poussière, cantonné à ses fonctions de consommateur. Un travailleur errant qui a progressivement vu tous les liens aux autres coupés. Un homme sandwich dont le cerveau a été hacké par les réseaux qui n’ont plus de sociaux que le nom. Or, l’individu ne peut pas vivre seul. Nous sommes des animaux sociaux. Et l’ignorer a conduit aux limites de notre société. Matthieu Chaigne, 39 ans, est directeur associé à la BVA Nudge Unit, leader français des sciences comportementales (rattaché au groupe de sondages BVA). Enseignant à la Sorbonne-CELSA, il est un analyste rigoureux de la société française via de nombreuses contributions dans les médias et à travers le site Délits d’Opinion qu’il a co-fondé. Douloureusement expérimentée durant ces derniers mois, la solitude est en réalité un phénomène profondément ancré : en 2020, 7 millions de Français vivaient dans une situation objective d’isolement soit 14% de la population française. La progression est de 3 millions depuis 2010 ! Le phénomène vient de loin. Il résulte d'un choix collectif. Notre époque a collectivement fabriqué une collection de femmes et d’hommes toujours plus seuls. Le mythe d’une société d’électrons libres a accouché d’un individu poussière, cantonné à ses fonctions de consommateur, dans une société contaminée par les normes du marché. Un travailleur errant qui a progressivement vu tous les liens aux autres coupés. Un homme sandwich dont le cerveau a été hacké par les réseaux qui n’ont plus de sociaux que le nom. Or, l’individu ne peut pas vivre seul. Nous sommes des animaux sociaux. Et l’ignorer a conduit aux limites de notre société. À l’infini, les sécessions sociales, géographiques, générationnelles, numériques subdivisent les individus en millions de grains de poussière qui ne partagent plus le même territoire ni la même vérité. Nous sommes entrés dans un monde de réalités parallèles qui plus jamais ne se rencontrent et où chacun finit par se défier de l'autre. Un constat révélé par les derniers travaux de l’économie comportementale : la solitude est mère de la paranoïa qui sévit, de la haine qui prolifère face à celui qu’on ne connaît plus. Le communautarisme est l’autre face de cette solitude endémique. Avant d’être contre-société, le repli identitaire révèle les failles d’une République qui ne sait plus intégrer, dans un pays où près de la moitié des citoyens ne se sentent reliés à aucune communauté. Les recettes de la fraternité pourtant existent. Les dernières avancées des théories comportementales et du Nudge (utilisé avec succès lors de la crise sanitaire) constituent des pistes concrètes pour créer du lien. Car, face aux défis qui nous attendent, la fraternité est un prérequis. Repenser une citoyenneté d’engagement et de rites, replonger dans l’eau du baptême républicain, recréer des lieux de partage au cœur des villes et des villages… : des millions de ponts sont à construire pour faire advenir une France des solidaires.