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La Vieille Maison


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889070220
ISBN numérique ePub: 9782889070213
Parution : 2022
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Dernier de la famille dans un village de montagne grison, Chasper hérite de la vieille demeure familiale, ainsi que des lourdes dettes laissées par son père. Il devra les rembourser, s’il veut conserver la maison à laquelle il est viscéralement attaché. Mais Lemm, l’influent bistrotier du village, est décidé à s’emparer de la maison dont il pressent la grande valeur. La vallée alpine devient alors un huis-clos dans lequel se déploie ce roman de l’inéluctable : La Vieille Maison sublime la lutte d’un individu contre des forces qui le dépassent. Oscar Peer, né le 23 avril 1928 à Lavin et mort le 22 décembre 2013 à Coire, est un romancier, dramaturge et philologue suisse qui écrit en romanche et en allemand. Parmi ses romans traduits en français, Coupe sombre, réédité en Zoé Poche en 2020. Histoire éditoriale de La Vieille Maison Écrit dans les années 1950, La chasa veglia a été retravaillé à plusieurs reprises par Oscar Peer au fil de sa vie, jusqu'à sa dernière édition, parue en 1999 en romanche, puis en allemand en 2010 (sous le titre Das alte Haus). Pour les 85 ans de l'écrivain, Walter Rosselli, traducteur du romanche, lui offre une traduction du roman en français : La Vieille Maison est publiée aux éditions Plaisir de lire quelques mois avant décès de l’auteur, en décembre 2013. Plaisir de lire, éditeur suisse régional, est très peu présent en France et n’a pas exploité le potentiel du titre. La Vieille Maison est à recommander absolument à tout-e libraire qui a aimé Coupe sombre, dont on retrouve ici l’écriture âpre et l’univers fascinant d’Oscar Peer : un bras de fer absolu entre un individu et des forces qui le dépassent, dans les Alpes grisonnes. Le roman en quelques mots Chasper est le dernier de la famille : son frère Domenic a disparu il y a des années, sans laisser de trace ; puis c’est leur mère qui est morte. Et voilà qu’il enterre le père, Gisep, parti en lui laissant, avec une lourde dette, la demeure familiale, aussi singulière que fascinante : « À moitié en pierre, avec des murs irréguliers, à moitié en bois, les poutres et les planches presque noires, un balcon couvert, des fenêtres de tailles différentes. Il n’y a pas l’ombre d’une symétrie : on ne sait pas pourquoi cette maison, à partir du milieu, penche un peu sur le côté. Le fond de la grange, sous le même toit, arrive jusqu’à la roche ; le toit est couvert de bardeaux. Au mur, l’année de construction, décolorée : le milieu du dix-septième siècle. La pierre et le bois ont résisté au temps, bien que le temps soit toujours là, fouillant tout autour, de ses mains silencieuses. » Mais Lemm, l’influent bistrotier du village, « plus à l’aise avec les chiffres et les comptes que quiconque », entend s’emparer de cette bâtisse dont il pressent l’immense valeur. Lui qui a laissé boire Gisep à crédit pendant des années, lance un ultimatum : si Chasper ne peut pas rembourser, il devra lui céder son bien. Pour conserver la maison à laquelle il est viscéralement attaché, Chasper décide alors de tout tenter ; et le bras de fer s’engage sous le regard des autres villageois, placides, impitoyables ou impuissants. Dans ce roman de l’inéluctable comme dans Coupe sombre, Oscar Peer confirme son talent pour sublimer la lutte d’un individu contre des forces qui le dépassent, que ce soit la puissance sauvage de la nature ou la cruelle cupidité de ses semblables. Quelques extraits Le vieux Gisep « Une fois, Chasper avait dit, à mi-voix : « En fin de compte, tu pourrais aussi boire ici, ce serait bien meilleur marché. » Le vieux n’avait pas répondu. C’est que ce n’était pas pareil, à la maison ou au bistrot. Ici, la solitude était insupportable, la maison sentait la solitude. Là-bas, c’était autre chose. Rien que ce relent de valteline qui venait à sa rencontre dans la grande entrée de la Staila, les voix, parfois de la musique depuis le gramophone. Et puis Jolanda, toujours si douce. Le bistrot respirait une odeur familière de bois et de fumée. À la paroi était suspendu un portrait du vieux Lemm, la barbe d’un prophète et le regard paisible ; tout un autre faciès que celui de son fils Rudolf, qui avait le visage maigre de sa mère et ses yeux noirs. L’après-midi, s’il était seul, on n’entendait que le tic-tac de l’horloge murale. Mais même seul, il ne s’ennuyait jamais, il semblait que le temps passait simplement, que les heures filaient sans poids. De temps en temps, Jolanda venait discuter un moment. Elle s’asseyait à côté de lui, lui mettant la main sur l’épaule : « Alors, comment vas-tu, Gisep ? Tu es encore un peu triste ? Non ? Enfin, parfois, on voit que tu es triste, je le vois dans tes yeux. Tu sais, ça va passer. Tout passe. » » Lemm, le bistrotier, riche et influent « Lemm est le président de la commune et endosse aussi d’autres charges : président du conseil scolaire, commandant des pompiers, chef de section. Légalement, la tâche de caissier doit être accomplie par un autre, mais la personne en charge lui cède volontiers cette responsabilité : Lemm est plus à l’aise avec les chiffres et les comptes que quiconque, c’est connu. Ils se sont assis, le local est quasiment plein. Ils fument, ils discutent de ce dont discutent les paysans : les pommes de terre, l’orge, les foires, le prix du bétail. La neige arrivera-t-elle bientôt ? Lemm aide la jeune fille, pour que tout le monde ait son ballon ou sa bière. Puis, il s’assied un peu à l’écart, en écoutant ce qu’ils disent. Il a un visage caractéristique, plutôt maigre, les yeux presque noirs. Souvent, lorsque quelqu’un lui parle, il semble absent, comme s’il n’entendait pas. Mais il entend très bien. Il a de légers tremblements à l’œil gauche, surtout lorsqu’il est énervé. […] Ils se taisent lorsque Lemm parle. D’ailleurs, les chiffres intéressent toujours ; les chiffres les occupent aussi tous les jours de l’année. Au fond, même les dettes de Chasper sont intéressantes, bien qu’on ait de la compassion pour lui, naturellement. Mais quand même, lorsque quelqu’un comme Lemm connaît par cœur tous ces détails, après des années, comme s’il les avait là, sur une feuille… » Johanna, l’amour de jeunesse « Johanna, Chasper l’avait toujours aimée, déjà autrefois, lorsqu’elle était une jeune fille tout juste sortie de l’école. Johanna, c’était son grand amour, elle était entrée en lui comme un soleil de mars. Si c’est vrai qu’il n’y a qu’un seul grand amour dans la vie, alors c’était elle. Avec d’autres jeunes filles, c’était venu et passé ; avec elle, c’était resté pour toujours. Elle était partie en Suisse romande, durant plus d’un an, puis elle était revenue. Elle parlait français. Parfois, ils se voyaient, par exemple quand il y avait un bal. Lui, alors déjà dans sa trentaine, elle, une jeune femme de dix-huit ans. Ils avaient même dansé. Au moment du damenvalser, c’était carrément elle qui venait l’inviter. Une jeune femme aux yeux foncés, tantôt vive et rieuse, avec ses caprices, tantôt taciturne et l’air absent. Il pensait jour et nuit à Johanna, imaginant son visage, ses formes. Entre-temps, hélas, elle avait été demandée par un autre, c’est-à-dire par Arnold, fils d’un entrepreneur, dix ans plus jeune que Chasper. Plus jeune et surtout bien plus riche. Un époux riche, et encore tout ce que Johanna possède elle-même. Emil, son père, avait été marchand de bois et avait ramassé de l’argent à la pelle. Johanna doit avoir hérité d’un capital, tout le monde le sait. Avare, elle ne l’est point, au contraire, elle donnerait tout. Désormais, on ne parle plus de mariage ; cela ne fut qu’un rêve, mais peut-être qu’elle l’aidera. » Domenic, le frère disparu « Gisep avait commencé à boire lorsque Domenic avait disparu. De Domenic, ils ne parlaient pas, ils ne mentionnaient même plus son prénom. Seule son ombre restait là, comme un esprit qui flotte dans la maison. Le vieux ne pouvait pas oublier. C’était comme une déchirure dans son âme, après ce dernier soir, quand il l’avait chassé de la maison. Domenic, un compagnon joyeux et talentueux, avait pu fréquenter le gymnase cantonal et entamer des études de droit. Les études étaient financées par la famille, mais avec le soutien de la commune. Ici, à la maison, il fallait vivre chichement et se priver. Mais les parents étaient fiers de leur fils intelligent et Chasper n’en était aucunement jaloux, au contraire. Sauf que, soudain, durant le semestre d’été, au lieu d’aller aux cours, Domenic avait disparu. Personne ne savait où il était, même pas la dame de Zurich chez laquelle il louait la chambre. La famille vivait dans l’angoisse. Ils n’eurent de nouvelles, mais terribles, que quelques mois plus tard : au lieu de suivre son semestre, il s’était éclipsé pour partir en voyage à l’étranger avec une petite amie, jouir de la mer et des bains de soleil, d’abord en Espagne, puis encore en Italie. L’argent, il l’avait bien sûr épuisé et avait même emprunté un certain montant à Enrico, un parent qui avait une épicerie à La Spezia. C’était également Enrico qui en avait fait part aux parents. Ensuite, Domenic avait tout confessé, dans une lettre. Finalement, lorsqu’il était revenu chez eux, un soir d’automne, il y avait eu une scène terrible. Aujourd’hui encore, Chasper y pense avec effroi. Il voit encore son frère s’approcher, sac au dos et valise à la main, son béret basque, son imperméable, et le saluer d’un sourire crispé. Il croyait pouvoir monter, mais n’était arrivé qu’à l’entrée, où le père l’avait reçu en empoignant un bâton. Il semblait fou, il lui donnait des coups, il était hors de lui et criait comme une bête sauvage : « Dehors ! Hors de ma vue, fainéant, va-t’en, et pour toujours, tu as compris ? Va-t’en et ne reviens plus, misérable que tu es, tu es la honte de notre famille, disparais, je ne veux plus te voir, va-t’en, va-t’en… » Et lorsque Domenic, se tenant un bras sur le front, avait repris sa valise et était sorti, il lui avait crié encore : « Fils maudit, si au moins tu n’étais jamais né ! » » La nature alpine, la montagne « C’est la fin septembre ; la campagne est d’une clarté brunâtre, elle paraît plus vaste. Quelque part, un petit troupeau de moutons en pâture, on entend aussi quelques cloches de vaches ; dans un champ, des tiges de pommes de terre brûlent, un ruban de fumée suspendu au-dessus. Il aime cette odeur qui lui rappelle le passé, tout comme l’odeur du fumier sec sur les prés, en fin de compte. On voit les feuilles tomber, quelque part un arbuste rouge feu. Les mélèzes sont déjà jaunissants, éparpillés dans les forêts de sapins comme des flammes de chandelles. L’air est figé. Sur les sommets, il y a déjà un peu de neige, ils sont juste saupoudrés de blanc. (...) C’était début août, le ciel sans un nuage, les sommets dans une lueur bleue. Le glacier de l’autre côté de la vallée luisait comme un linceul. Il avait toujours aimé les prés maigres. Les prés maigres, c’était tout autre chose que les prairies grasses ; ici en haut, il faisait déjà plus frais, on travaillait sans peine. En plus, des fleurs à n’en plus finir – presque dommage de les faucher. De temps en temps, il s’arrêtait pour aiguiser la faux, posant le manche sur un genou. Là-haut, sous les rochers, on entendait siffler les marmottes.» La maison de Chasper « La maison de Chasper, très vieille, est une des plus singulières, par ici. À moitié en pierre, avec des murs irréguliers, à moitié en bois, les poutres et les planches presque noires, un balcon couvert, des fenêtres de tailles différentes. Il n’y a pas l’ombre d’une symétrie : on ne sait pas pourquoi cette maison, à partir du milieu, penche un peu sur le côté. Le fond de la grange, sous le même toit, arrive jusqu’à la roche ; le toit est couvert de bardeaux. Au mur, l’année de construction, décolorée : le milieu du dix-septième siècle. La pierre et le bois ont résisté au temps, bien que le temps soit toujours là, fouillant tout autour, de ses mains silencieuses. Mais aujourd’hui, tout cela ne donne aucun souci à Chasper, ni le poids du temps ni le poids des dettes. Plus qu’autre chose, il lui semble, en entrant chez lui par la grande entrée, qu’aujourd’hui ses pas résonnent plus fort que d’habitude. » Oscar Peer, écrivain romanche, est né en 1928 en Basse-Engadine et décédé en 2013. Il a été professeur de français et d’italien à Coire, la capitale du canton des Grisons, la région où l’on parle le romanche, quatrième langue de Suisse. Auteur d’un dictionnaire romanche-allemand, il a publié une quinzaine de nouvelles, de romans et de récits dont trois sont parus en français aux Editions Zoé. Parmi eux Coupe sombre, publié en 2000 et réédité en 2020, est un coup de cœur pour de nombreux libraires.

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Livre papier 1 Prix : 14,99 $
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La Vieille Maison

Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889070213
Parution : 2022