Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889279562
ISBN numérique ePub: 9782889279555
Parution : 2021
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Flora est une jeune Américaine issue d'une famille juive d'Europe de l'Est. Son rêve le plus cher est d'épouser un médecin qui ferait d'elle une vraie New-yorkaise. Mais son père a d'autres plans. Rongé à l'idée qu'en immigrant il ait perdu son âme, il retourne en Russie, dans sa province natale, pour trouver à sa fille le mari qui les rachèterait tous. Flora est intraitable, jamais elle n'épousera Shaya, cet immigré russe si peu conforme à ses rêves. Le père s'en fait une raison. S'il n'a pas gagné un gendre, il a déniché un fils qui prie et étudie le Talmud avec lui. Même Flora finit par le traiter comme son frère, mais ce faisant le détourne de la synagogue pour les bibliothèques fréquentées par la jeunesse new-yorkaise. Abraham Cahan est né en Lituanie en 1860. Très jeune, il participe aux mouvements révolutionnaires radicaux. Si bien qu’à l’âge de 22 ans, il doit s’exiler à New York où il vivra jusqu’à sa mort, en 1951. Il y dirige le fameux Jewish Daily Forward, quotidien en langue yiddish. Son œuvre fictionnelle, écrite en anglais, prend pour cadre le « ghetto » juif, dont il fut un des principaux observateurs pendant un demi-siècle, et pour sujet l’acculturation propre à tout exil. Les fictions d’Abraham Cahan n’ont jamais été traduites en français. Aux États-Unis, elles ont fait l’objet de deux adaptations cinématographiques (Yekl, et The Imported Bridegroom). Les traduire et les présenter au lectorat français dans la collection des Classiques du Monde aux éditions Zoé s’imposent aujourd’hui comme une évidence. Jusqu’à présent connues surtout des juifs new-yorkais originaires d’Europe centrale, elles peuvent avoir une audience bien plus large, car si leur contexte est celui des immigrations de la fin du 19e siècle, si les cultures d’arrivée et de départ ne sont pas celles des grandes migrations contemporaines, les questions humaines et sociales qu’elles posent restent les mêmes, porteuses des mêmes drames et des mêmes déchirements. Les situations mises en scène nous sont étrangement familières. Au-delà de leur forte résonance sociétale, ces nouvelles constituent un apport unique dans la connaissance historique de cette immigration. Vilnius, dont était originaire Abraham Cahan, était le plus grand centre d’études talmudiques d’Europe et les juifs qui arrivaient à New York étaient pétris de cette éducation hautement lettrée. Le « ghetto » de New York était donc une réplique nord-américaine de ce monde européen, un ilot russo-juif en face de Manhattan, de l’autre côté du Brooklyn Bridge, où l’on parle yiddish, où l’on mange de la carpe farcie, où l’on continue d’étudier le talmud, mais où l’on rêve aussi de devenir new-yorkais. Autrement dit, d’un côté du pont, on est un juif d’Europe centrale, de l’autre on s’efforce d’être un Américain, d'un côté immigrant, de l'autre émigré, d'un côté la nostalgie, de l'autre un miroir aux alouettes. Et l’auteur excelle à décrire ces postures, ces dilemmes, ces consciences déchirées, ces langues et ces cultures mêlées, aux accents new-yorkais, yiddish, « petit-russien ». Son écriture est d’une grande précision, les détails sont nombreux, illustrant à merveille ce microcosme fourmillant, ces bruits de l’activité humaine, ces musiques et ces chants. C’est là une des grandes qualités de ce texte, d’un naturalisme mâtiné d’ironie, laquelle pourrait passer pour cruelle si elle n’émanait pas de l’un de ces immigrés. Il fallait pour traduire ces nouvelles une traductrice qui connaisse l’anglais comme le yiddish, New York comme l’Europe centrale. Un nom s’est imposé, Isabelle Rozenbaumas. Le petit fiancé Flora est une jeune Américaine issue d'une famille juive d'Europe de l'Est. Son rêve le plus cher est d'épouser un médecin qui ferait d'elle une vraie New-yorkaise. Mais son père a d'autres plans pour sa fille et pour lui-même. Rongé de doutes à l'idée qu'en immigrant il ait pu perdre son âme, il retourne en Russie, dans sa province natale, pour trouver à sa fille le mari qui les rachèterait tous. De fait, il revient à New York avec Shaya, le fils d'un rabin, un jeune homme studieux, d'une grande érudition talmudique. Mais Flora est intraitable, jamais elle n'épousera cet immigré russe, si peu conforme à ses rêves. Le père s'en fait une raison. S'il n'a pas gagné un gendre, il a gagné un fils qui prie et étudie le Talmud avec lui. Même Flora finit par le traiter comme son frère, et ce faisant le détourne de la synagogue pour les bibliothèques fréquentées par la jeunesse new-yorkaise. Peu à peu les jeunes gens s'éprennent l'un de l'autre, jusqu'à ce que Shaya grisé par l'émulation intellectuelle des cercles qu'ils fréquentent se détourne des rêves bourgeois de Flora, devenant bien plus new-yorkais qu'elle ne l'aurait souhaité. Circonstances Dans cette nouvelle, un jeune couple d'immigrés juifs de Russie tente de survivre à New York. Lui rêve de reprendre ses études. Au lieu de cela, il s'épuise dans une fabrique de boutons de nacre à gagner un salaire de misère tout juste bon à payer leur loyer. Le soir, il sombre sans trouver la force d'étudier. Pour s'en sortir, il convainc sa jeune épouse, au départ hostile, de sous-louer leur salon à un jeune étudiant en médecine, brillant et raffiné. Le couple ne survivra pas, on s'en doute, à cette cohabitation. L’auteur de ces nouvelles, Abraham Cahan, est un célèbre rédacteur en chef et homme politique juif américain, né en Lituanie en 1860. Petit-fils de rabbin, fils d’un professeur d’hébreu et d’études talmudiques, il grandit, comme nombre de juifs lituaniens, dans un milieu à la fois intellectuellement très exigeant et centré sur l’étude des textes religieux. Très jeune, il est attiré par des études plus profanes, en particulier de la langue russe. Pendant qu’il se forme au professorat, il participe aux mouvements révolutionnaires radicaux, si bien qu’en 1882, à l’âge de 22 ans, il doit fuir vers les États-Unis, et plus précisément à New York où il vivra jusqu’ à sa mort en 1951. Dès son arrivée à New York il écrit des articles pour différents journaux et, en 1897, participe à la création du fameux Jewish Daily Forward, ultérieurement connu sous le nom de The Forward, quotidien d’information engagé en langue yiddish qu’il dirigera jusqu’en 1946. Il n’est donc pas surprenant que son œuvre fictionnelle, écrite en langue anglaise, prenne souvent pour cadre le « ghetto » juif de New York, dont il fut un des principaux observateurs pendant un demi-siècle, et pour motif principal les processus d’immigration.
Livre papier | 1 | Prix : 18,99 $ |
Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889279555
Parution : 2021