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Agone, no.41/42, 2009 : Intellectuels, la critique et le


Fournisseur : AGONE
Code produit : 1141340
Catégorisation : Revues et périodiques / Périodiques et revue scientifique / Périodique et revues scientifiques / Périodiques

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Disponibilité :
Produit en rupture de stock. Sera expédié dès qu'ils sera disponible.

Prix membre : 37,76 $
Prix non-membre : 41,95 $
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*Les prix sont en dollars canadien. Taxes et frais de livraison en sus.




Description

Je suis au regret de vous informer que je ne souhaite pas recevoir ce prix (ni d'ailleurs aucun autre), et ceci pour les raisons suivantes. 1. Mon salaire de professeur est beaucoup plus que suffisant pour mes besoins matériels ; donc je n'ai aucun besoin d'argent. Pour ce qui est de la distinction accordée à certains de mes travaux, je suis persuadé que la seule épreuve décisive pour la fécondité d'idées est celle du temps. La fécondité se reconnaît à la progéniture, et non par les honneurs. 2. Je constate par ailleurs que les chercheurs de haut niveau auxquels s'adresse un prix prestigieux sont tous d'un statut social tel qu'ils ont déjà en abondance et le bien-être matériel et le prestige scientifique, ainsi que tous les pouvoirs et prérogatives qui vont avec. Mais n'est-il pas clair que la surabondance des uns ne peut se faire qu'aux dépens du nécessaire des autres ? 3. Les travaux qui me valent votre bienveillante attention datent d'une époque où je faisais partie du milieu scientifique et où je partageais pour l'essentiel son esprit et ses valeurs. J'ai quitté ce milieu et, sans renoncer pour autant à la recherche, je m'en suis éloigné intérieurement de plus en plus. Or, l'éthique du métier scientifique s'est dégradée à un degré tel que le pillage pur et simple entre confrères (et surtout aux dépens de ceux qui ne sont pas en position de pouvoir se défendre) est devenu quasiment une règle générale, et qu'il est en tout cas toléré par tous. Dans ces conditions, accepter d'entrer dans le jeu des prix et des récompenses serait aussi donner ma caution à un esprit et à une évolution que je reconnais comme profondément malsains. C'est cette troisième raison qui est pour moi, et de loin, la plus sérieuse.