Éditeur : Editions Champ Vallon
ISBN numérique ePub: 9791026712046
ISBN numérique PDF: 9791026712053
Parution : 2024
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Cet ouvrage, à la confluence de l’histoire syndicale et municipale, de l’architecture et de l’histoire urbaine, retraverse plus d’un siècle d’histoire de ces modes d’hébergement syndical que sont les Bourses du travail, les maisons du peuple ouvrières et les maisons des syndicats. Il analyse leurs conditions d’émergence, les interactions mouvantes entre syndicats et municipalités, leur inscription dans la ville, la nature des bâtiments qui leur sont dévolus, constitutifs d’un patrimoine qui vaut à une quarantaine d’entre eux d’être classés monuments historiques ou inscrits à l’inventaire du patrimoine. Si la désindustrialisation et la « mise en tourisme » des villes concernées suscitent aujourd’hui des remises en cause, une pluralité d’acteurs sociaux leur accordent un intérêt renouvelé. Professeure émérite des universités à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, Danielle Tartakowsky a occupé le poste de présidente de l’Université Paris 8 de 2012 à 2016. Spécialiste de l'histoire sociale et politique dans la France du 20e siècle, ses recherches portent plus spécifiquement sur l'histoire des mouvements sociaux et des mobilisations collectives pour les périodes de crise qu'ont été 1934-1936 et 1968. Cet ouvrage s’inscrit à la confluence de l’histoire syndicale et municipale, de l’architecture et de l’histoire urbaine Bourses du travail et maisons du peuple, deux facettes d’une même histoire A partir de 1887, des municipalités principalement radicales et socialistes se sont dotées de Bourses du travail, corollaires de l’industrialisation et de la syndicalisation inspirées de l’exemple parisien. La plupart ont été installées dans des propriétés municipales désaffectées réemployées à tel effet, souvent dans le centre administratif. La surveillance accrue des pouvoirs publics, à l’origine de la suspension ou de la suppression des subventions qui leur étaient accordées, voire de l’expulsion des syndicats, accrue suite à la percée du syndicalisme révolutionnaire ou à l’absence de Bourse, a toutefois incité les syndicats à imaginer des alternatives sous l’espèce de coopératives socialistes ou syndicales et de maisons du peuple inspirées de précédents allemands et belges. Un patrimoine architectural et symbolique Les Bourses du travail disparaissent en 1912 de l’organigramme de la CGT au profit d’Unions départementales sans entrainer la disparition des édifices homonymes qui les abritaient ni de leurs services. Dans l’entre-deux-guerres et nonobstant les problèmes consécutifs à la scission syndicale de 1922, de nouvelles municipalités s’en dotent au contraire tandis que d’autres relogent leurs occupants dans des locaux mieux adaptés. La construction d’édifices ad hoc, exceptionnelle avant-guerre, devient plus fréquente. Les maisons du peuple syndicales ou municipales se multiplient pareillement. Certaines constructions prestigieuses relèvent d’un avant-gardisme architectural art déco et s’ornent de marqueurs symboliques exaltant le travail et sa place dans l’identité municipale. Après-guerre, la reconstruction, la démultiplication des organisations syndicales, après de multiples scissions et des reconfigurations administratives, contribuent à la croissance de ces édifices désormais souvent nommés maisons syndicales avec, nombre de constructions emblématiques de l’architecture des années 1970. Plus récemment, la réhabilitation de bâtiments industriels aux fins d’y loger les syndicats contribue à la sauvegarde du patrimoine industriel. S’ensuit un patrimoine architectural d’importance : une quarantaine de Bourses, palais du travail et maisons du peuple intégrant des édifices datant, pour les plus anciens, du XVe siècle et agrégeant la plupart des écoles architecturales du long XXe siècle, aujourd’hui classées monuments historiques ou inscrites à l’inventaire du patrimoine. L’Etat social et la désindustrialisation, facteurs de remises en cause En 1936, le développement de l’enseignement technique et des services de placement municipaux et départementaux amorce le transfert de certains services constitutifs des Bourses à l’État. La création des comités d’entreprises, de la Sécurité sociale, constitutifs de l’État social et la réorganisation de l’enseignement technique accélèrent ce processus. Les Maisons de la culture concurrencent, quant à elles, l’action culturelle des maisons du peuple et de certaines Bourses. Leurs fonctions se resserrent dès lors sur l’hébergement des syndicats, le soutien aux actions interprofessionnelles et l’aide juridique, au risque de liens distendus avec des municipalités dont certaines doivent, outre des renversements de majorité, hériter d’une charge qu’elles n’entendent plus nécessairement assumer. La désindustrialisation et l’affaiblissement du mouvement syndical précipitent les remises en cause. Un urbanisme redéfini A partir des années 1980, des villes s’engagent dans des restructurations destinées à contrebalancer les conséquences de la désindustrialisation. La « mise en tourisme » et le réaménagement des centres villes les incitent à récupérer ce potentiel patrimonial à des fins de requalifications culturelles ou administratives ou à rentabiliser la valeur foncière d’édifices moins prestigieux. La plupart relogent les syndicats dans des maisons des syndicats plus fonctionnelles mais pour la plupart excentrées. Certaines municipalités presque exclusivement de droite remettent en cause leur principe même. Les Bourses menacées retrouvent une actualité. Les syndicats se mobilisent pour leur défense en invoquant notamment leur valeur patrimoniale comprise ici comme la concrétion des luttes dont ils furent les indispensables vecteurs. Des adversaires du néo-libéralisme réactivent leur fondement libertaire. Des acteurs étrangers aux organisations syndicales les occupent avec ou sans leur aval et les gilets jaunes réclament pour eux des « maisons du peuple » édifiées par eux sur un mode précaire. Après avoir enseigné dans le secondaire de 1970 à 1984, Danielle Tartakowsky devient maître de conférence à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 1984, puis professeure des universités à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. En 2012, elle est élue présidente de l’Université Paris 8, poste qu’elle occupe jusqu’en 2016. Spécialiste de l'histoire sociale et politique dans la France du 20e siècle, ses recherches portent plus spécifiquement sur l'histoire des mouvements sociaux et des mobilisations collectives pour les périodes de crise qu'ont été 1934-1936 et 1968. Dernièrement paru, en 2022, en collaboration avec Joël Cornette, Emmanuel Fureix, Claude Gauvard et Catherine Saliou Histoire de la Rue : de l’antiquité à nos jours, Paris, Tallandier. BIibliographie Les premiers communistes français : formation des cadres et bolchevisation, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1980, 215 p. (ISBN 2-7246-0439-3, BNF 37016145, présentation en ligne [archive]).1982. Une histoire du P.C.F., Paris, Presses universitaires de France, coll. « Politique d'aujourd'hui », 126 p., (ISBN 2-13-037373-9), (BNF 34685728).1986 (coll. avec Claude Willard). Des Lendemains qui chantent. La France des Années folles et du Front populaire, Paris, éditions Messidor, coll. « Histoire », 270 p., (ISBN 2-209-05757-4) (rectifié), (BNF 34913985). – Réédition mise à jour et abrégée de Histoire de la France contemporaine. 5, 1918-1940, publié en 1980 aux Éditions sociales et Livre club Diderot, sous la direction de Jean Elleinstein.1988 (coll. avec Noëlle Gérôme). La Fête de l'Humanité. Culture communiste, culture populaire, Paris, Messidor et Éditions Sociales, 340 p.-32 p. de planches illustrées, (ISBN 2-209-06053-2), (BNF 34994025) [présentation en ligne [archive]] [lire un extrait sur Gallica [archive]]1996. Le Front populaire. La vie est à nous, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard. Histoire » (no 275), Paris, 144 p. (ISBN 2-07-053330-1) (BNF 35806564).1997. Les manifestations de rue en France (1918-1968), Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France au XIXe et XXe siècle » no 42, 869 p. (ISBN 2-85944-307-X) (BNF 36985201).1998. Le pouvoir est dans la rue. Crises politiques et manifestations en France, Paris, Éditions Aubier-Montaigne, « Collection historique », 296 p. (ISBN 2-7007-2286-8) (BNF 36701818).1999. Nous irons chanter sur vos tombes. Le Père-Lachaise (XIXe-XXe siècle), Paris, Éditions Aubier-Montaigne, « Collection historique », 275 p. (ISBN 2-7007-2310-4) (BNF 37081418).2004. La manif en éclats, Paris, La Dispute, coll. « Comptoir de la politique », 125 p. (ISBN 2-84303-089-7) (BNF 39251862).2005. La part du rêve. Histoire du 1er mai en France, Paris, Hachette littératures, 333 p., (ISBN 2-01-235771-7) (rectifié) (BNF 39956350).2006. (coll. avec Michel Margairaz). « L'avenir nous appartient ! » Une histoire du Front populaire (avec la participation de Daniel Lefeuvre), Paris, Larousse, 239 p. • (ISBN 978-2-03-582633-6), (BNF 40967446).2008. (coll. avec Olivier Fillieule). La manifestation, Paris, Les Presses de Sciences Po, coll. « Contester » no 02, 184 p. 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De la Résistance à la République en marche, avec Michel Margairaz, Éditions du Détour, 2e édition revue et augmentée, 256 p.2020. On est là ! La manif en crise, Éditions du Détour, 272 p.92022. (dir. avec Joël Cornette, Emmanuel Fureix, Claude Gauvard et Catherine Saliou) Histoire de la Rue : de l’antiquité à nos jours, Paris, Tallandier2022. Les correspondants de l’Humanité : regards photographiques, avec Vincent Lemire, Yann Potin, sous la direction de Laetitia Real-Moretto, Paris, Le Seuil, 2022
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Éditeur : Editions Champ Vallon
ISBN : 9791026712053
Parution : 2024
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Éditeur : Éditions du Détour
ISBN : 9782493229847
Parution : 2022
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Éditeur : Éditions du Détour
ISBN : 9782493229830
Parution : 2022