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Requiem et autres poèmes


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889073450
ISBN numérique ePub: 9782889073443
Parution : 2024
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Requiem est le recueil de la maturité de Gustave Roud, un livre mince qui est l’aboutissement de plus de trente ans de travail. Entre la mort de sa mère, en 1933, et la parution du livre en 1967, le poète a poursuivi une seule quête, la traque patiente des signes d’un « ailleurs », ces indices d’un monde sous le monde où le temps n’aurait plus cours et où une communication serait possible entre les mortes et les vivants. Des signes cachés dans l’œil d’un laboureur, le chant d’un bouvreuil, les gestes d’un meunier, le scintillement d’une étoile. Univers énigmatique, parfois inquiétant, face auquel le poète ne peut que s’incliner et, humblement, trouver les mots. Poète, traducteur, critique et photographe, Gustave Roud (1897-1976) est, entre son aîné C. F. Ramuz et son cadet Philippe Jaccottet, l’un des écrivains suisses les plus importants du XXe siècle. Ses Œuvres complètes (Zoé, 2022) ont reçu un accueil remarquable : « un événement » (Le Monde) qui « rend honneur à son travail d’écriture » (Libération). Publié en 1967, l’année de ses 70 ans, Requiem est considéré comme son chef-d’œuvre. Requiem est la mise en forme d’une quête : une trajectoire intime, spirituelle, poétique, qui s’incarne en un livre très mince que son auteur a mis plus de trente ans à composer. Constance Coigny, la mère de Gustave Roud, meurt au mois de mars 1933. Pour le poète de trente-six ans, ce deuil s’inscrit dans une longue série : en l’espace de quelques années, il a perdu son père, sa tante et sa grand-mère. La grande maison de Carrouge se vide peu à peu. Après une période d’hébétude, Roud reprend la plume et confie à son journal intime ses souvenirs des derniers mois de sa mère. Au même moment, il poursuit sa tâche d’observateur infatigable de la campagne et des gens qui l’habitent. Plus encore qu’auparavant, il traque ardemment tous les signes et visions fugitives, ces indices qui confirment à ses yeux l’existence d’une autre réalité : un « ailleurs » qui échapperait au temps, où il serait possible de communiquer avec les mortes. Un ailleurs qui se trouve ici, mais épars. C’est la vocation, le rôle, la raison d’être de la poésie que d’en rassembler les éléments. Au fil des décennies, Roud écrit avec une grande lenteur, sans plan, à coup de reprises, prolongements, insertions : un poème en 1934, une page de prose en 1935, qu’il déveoppe en 1941. Ce n’est que peu à peu que se forme le projet de réunir ces fragments. En parallèle à la longue conception de ce qu’il nomme un « livre sans titre », Roud confie à diverses publications des poèmes en prose. Entre 1937 et 1940, il fait paraître dans la revue Suisse romande une chronique intitulée « Saisons ». Il puisera largement dans la matière de ces cinq livraisons pour composer ses recueils futurs, en particulier Air de la solitude et Campagne perdue. Ces textes, que nous donnons dans le volume à la suite de Requiem, témoignent de la constance d’une recherche que Roud mène sans relâche. Le 29 août 1959, il écrit dans son journal : « Un seul désir, achever le “Requiem?? avant qu’on chante le mien ». Il lui faudra encore huit ans pour assouvir ce désir. Avant cela, il publie en 1966 dans la revue Écriture ce que certains tiennent pour son plus beau texte : « L’aveuglement », une poignée de pages tragiques qui annoncent, sans les affadir, celles de Requiem, qui paraît l’année suivante. Requiem s’ouvre sur un paysage de neige, et cette affirmation grave et définitive : « Mais tu sais bien qu’il n’y a pas de repos. » Quelqu’un est mort, et la voix du poète tente de circonscrire cette absence pour la changer en présence, ce silence pour le changer en chant. « Et pourtant, l’âme sans défense ouverte au plus faible cri, j’attends encore. » Le temps passe dans le livre. Le poète connaît des instants de grâce : « Oui, j’ai été cet homme traversé. » Mais la demeure où il vit est « désemparée, fléchissante sous sa chape de solitude » : « L’espace lui-même n’est plus sûr. » C’est alors que, grâce à « l’infinie fidélité des oiseaux », et par l’intercession d’un laboureur, le poète retrouve tout à coup, au terme d’une longue patience, les fleurs du jardin de son enfance. Le livre se clôt au « seuil des retrouvailles » avec la mère, là « où toute parole dans l’ineffable clarté se défait comme une vaine écume ». Au moment de la sortie du livre, Roud confie à un journaliste que cette œuvre « est née d’une expérience de la mort » : « Cette suite de textes est liée à une série de ce que je nommerai des illuminations, que rien ne peut provoquer. Une espèce de communication vous est donnée, qui peut être extrêmement brève, et d’autant plus intense. » Cette intensité n’a pas échappé aux lecteurs, qui saluent d’emblée l’œuvre comme une réussite. À la mort de Roud, en 1976, Requiem est le seul de ses livres encore disponible en librairie. Gustave Roud (1897-1976) a été un acteur culturel majeur de Suisse romande. Son travail de poète, de traducteur, de critique et de photographe lui vaut une admiration grandissante. Grand marcheur, découvreur et déchiffreur infatigable des paysages du Jorat, cette région de plaine et de collines où il a vécu toute sa vie, Roud ne considère pas la campagne de l’extérieur, comme un décor : il entretient une relation intime et intense avec tout ce qui vit – arbres et fleurs, forêts, champs et prairies, oiseaux et bêtes sauvages, ciel et constellations, étangs et rivières. Il se révèle d’une grande pertinence aujourd’hui, alors que notre rapport à la nature et au vivant doit être revu de toute urgence. Son désir pour les hommes, qu’il n’a jamais pu vivre ouvertement, se déploie dans les descriptions précises et troublantes des paysans qu’il observe travailler, le plus souvent torse nu. Mais au-delà des corps, c’est aussi un mode de vie qu’il documente – toute une ruralité sur le point de se transformer radicalement en basculant dans la modernité. La publication chez Zoé en 2022 de ses Œuvres complètes a permis de prendre la juste mesure de cet écrivain inquiet, dont beaucoup ont souligné le caractère envoûtant de la prose lyrique. « Ici se croisent les sentiers de la méditation et ceux, plus sauvages, du voyage spirituel. » (Michel Crépu, Télérama) Dans la foulée de cette publication, Zoé poursuit sa série de poches, initiée avec Essai pour un paradis et Air de la solitude. Comme pour la "Petite bibliothèque ramuzienne", le but est de mettre en valeur aussi bien les recueils les plus importants du poète que certains textes moins connus.

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Livre papier 1 Prix : 15,99 $
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Requiem et autres poèmes

Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889073443
Parution : 2024