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Hécatombe océanienne


Éditeur : AU VENT DES ILES
ISBN papier: 9782367345321
ISBN numérique PDF: 9782367345352
ISBN numérique ePub: 9782367345345
Parution : 2024
Catégorisation : Livres numériques / Sciences humaines / Histoire / Ouvrages généraux

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Description

Pourquoi la dépopulation des peuples du Pacifique à la suite des premiers contacts avec les navigateurs occidentaux a-t-elle — à de rares exceptions près — été minimisée depuis plus d’un demi-siècle, alors même que les données archéologiques, les premiers écrits européens et des traditions orales l’attestent. Christophe Sand s’est attelé à rassembler un ensemble considérable de témoignages de l’époque des grandes expéditions, de récits d’aventuriers, d’archives missionnaires et coloniales . En les associant à des éléments de traditions orales et à des découvertes scientifiques, il a analysé la chronologie de multiples cas de dépopulation à travers le Pacifique et a identifié… une véritable hécatombe. Au-delà de la mise en perspective factuelle de cet effondrement démographique, l’étude propose d’en mesurer l’impact sur les organisations sociales, symboliques et politiques des Océaniens, ainsi que les séquelles traumatiques contemporaines. Christophe Sand, archéologue calédonien (HDR), responsable durant trois décennies de l’archéologie de la Nouvelle-Calédonie, étudie depuis 40 ans le passé des peuples du Pacifique à travers des recherches de terrain en Mélanésie, en Polynésie et en Micronésie. Il a publié des ouvrages, des articles scientifiques et des livres de vulgarisation traitant des différentes périodes de l’histoire océanienne, du peuplement Lapita jusqu’au bouleversement colonial. La curiosité pour la période de la «?découverte?» du Pacifique et de l’implantation occidentale n’a jamais faibli. Pour preuve, les principaux récits des explorations à travers l’Océanie entre la deuxième moitié du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle continuent à être régulièrement republiés, tout comme de nombreux travaux scientifiques analysent en détail les apports de ces textes à une meilleure connaissance de la région. Pourtant, peu d’historiens se sont penchés sur les informations que contiennent les écrits anciens pour réévaluer les conséquences de l’entrée (imposée) des peuples du Pacifique dans la mondialisation. Ceci est tout particulièrement vrai au sujet de la taille numérique des groupes insulaires, dont l’importance lors des premiers contacts reste débattue, rendant souvent aléatoires les évaluations sur l’amplitude des chutes démographiques observées dans l’immense majorité de la région au cours du XIXe siècle. Afin de traiter ce sujet, le présent ouvrage propose — pour la majorité des îles ou des archipels du Pacifique — de mettre en miroir toute une série de témoignages extraits des textes de premiers contacts avec des données de traditions orales, des écrits missionnaires et coloniaux, des récits d’aventuriers ainsi que des synthèses scientifiques publiées par des démographes historiques et des archéologues. Les chapitres centraux présentent ainsi au lecteur une image composite de la question de la dépopulation océanienne à partir du début de l’exploration européenne — qui remonte pour certaines îles à près de 500 ans. L’objectif est de montrer la réalité de l’effondrement démographique océanien pris dans son approche globale, d’en mesurer l’importance statistique et d’identifier les principales conséquences de la perte de la majeure partie de la population pour les sociétés traditionnelles du Pacifique. L’ouvrage s’organise en huit grands chapitres. Afin de fixer le cadre chronologique, le premier chapitre est dédié à la longue phase d’exploration de l’Océanie par les navires espagnols, portugais, anglais, hollandais, français, allemands et russes, ainsi qu’aux conditions sanitaires sur les bateaux. Dans un deuxième chapitre est synthétisée l’histoire des épidémies à travers le monde, puis détaillée la longue liste des maladies introduites au fur et à mesure des contacts européens. Ensuite, au fil de cinq chapitres sont présentées les évaluations de population qu’il est possible de reconstituer pour différentes îles et différents archipels du Pacifique lors du premier contact avec les Occidentaux — récits des premiers navigateurs mais également dans certains cas résultats de travaux archéologiques à l’appui. L’auteur montre les chutes démographiques parfois vertigineuses qui ont en particulier caractérisé le XIXe siècle, se poursuivant dans l’ouest du Pacifique jusqu’à la première moitié du XXe siècle. Un chapitre final propose une synthèse des données dans une approche régionale, permettant de discuter l’impact de cet effondrement sur les organisations sociales, symboliques et politiques des populations insulaires, obligeant à une contextualisation historique salutaire des caractéristiques des sociétés océaniennes «?traditionnelles?» telles que définies par les travaux anthropologiques depuis plus d’un siècle. Christophe Sand est archéologue, spécialiste de la région Pacifique. Fort de l’immense documentation qu’il a accumulée et analysée et des résultats de ses propres travaux sur le terrain depuis plus de trente ans, il bouscule avec ce livre le statu quo académique qui continue à se perpétuer. Il prend le risque de remettre en cause les hypothèses démographiques conventionnelles et qui ne permettent pas aux populations du Pacifique de comprendre pourquoi une partie de leur fonctionnement traditionnel est instable, pourquoi les conflits de terres sont si nombreux, pourquoi tout un pan des traditions orales semble incomplet. L’analyse des conséquences du processus de dépopulation massif vécu par plusieurs générations d’Océaniens permet d’apporter une série de réponses à ces? «?pourquoi?». «?Dans le Pacifique, la violence systémique et le racisme civilisationnel occidental se sont nourris de l’ignorance des pouvoirs coloniaux sur les spécificités, la diversité et la complexité qui caractérisent les sociétés océaniennes. Comme tente de le démontrer cet ouvrage, un des aspects systématiquement minimisé ou réfuté par le monde académique a été l'ampleur de l’effondrement démographique et ses conséquences sur le fonctionnement des groupes insulaires.?» Christophe Sand est archéologue, calédonien, engagé depuis quarante ans dans l’étude de la longue histoire du Pacifique et ayant dirigé des travaux de recherche en Mélanésie, en Polynésie et en Micronésie. Docteur en archéologie du Pacifique (Université Paris-Sorbonne -1994) et titulaire d’une Habilitation à diriger les recherches (HDR - Ecole pratique des hautes études en sciences sociales de Paris, 2007) donnant le rang de professeur d'université, il a été responsable durant près de trente ans de l’archéologie calédonienne. Fondateur du Département Archéologie de la Nouvelle-Calédonie (DANC) puis de l'Institut d'archéologie de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique (IANCP) à Nouméa, qu'il a dirigé pendant une décennie, il est aujourd’hui détaché à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de Nouméa pour le compte du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Membre de plusieurs associations d'archéologie, il est président de l'organisation régionale du patrimoine ICOMOS Pasifika. Il réalise également des missions d’expertise dans le cadre de ses activités pour le patrimoine mondial de l’UNESCO et est régulièrement sollicité comme conseiller scientifique lors de la préparation de dossiers de classement de sites. Enfin, il a été récipiendaire d’une médaille de bronze du CNRS (2003) et a reçu la distinction de chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres (2007). Au début de sa carrière, son premier terrain d'expertise a été la Polynésie occidentale, avec un intérêt central porté au passé des petites îles de Wallis et de Futuna, où il a en particulier fouillé des sites céramiques et des ensembles monumentaux, tout en s’intéressant à mettre en évidence les anciennes sphères d'interactions régionales. A la suite de la création de la structure locale d’archéologie calédonienne avec deux collègues kanak au début des années 1990, il a mené plus de 120 projets de recherche distincts sur cet archipel. Les principaux domaines d'intérêt scientifique et d'étude qu’il a développés s'articulent autour des questions du premier peuplement Lapita il y 3000 ans, des dynamiques culturelles préhistoriques, de l’émergence des sociétés traditionnelles kanak et des conséquences de l’implantation européenne dans le Pacifique. Son travail de synthèse sur les connaissances archéologiques du passé précolonial de l’archipel, mené dans le cadre de sa thèse, lui a permis de définir des thématiques de recherches à développer pour une meilleure connaissance de l’évolution des sociétés océaniennes anciennes. Il a ainsi conduit pendant plus d'une décennie un travail de redéfinition des caractéristiques et de la dynamique interne de la première période de peuplement de la Mélanésie insulaire, caractérisée par la tradition céramique Lapita, avec un accent particulier sur la Nouvelle-Calédonie. L'analyse des données de ses fouilles ainsi que la ré-étude de collections archéologiques collectées sur la période Lapita, ont abouti à la publication d’articles et d'un ouvrage de synthèse sur ce sujet. Avec son équipe, il a également mené de nombreuses prospections et fouilles sur des sites post-Lapita à travers l'archipel calédonien, dans le cadre d'un projet visant à comprendre sur le temps long les adaptations, les transformations, les évolutions et les processus d'intensification vécues par les populations de l’archipel sur près de 3000 ans. L’ensemble de ces travaux a conduit, entre autres, à la refonte progressive de la chronologie céramique, à l'étude des impacts humains sur l'environnement et à l'analyse des diverses pratiques mortuaires qui se sont développées au cours des millénaires. L'un des résultats importants de ces recherches a été d'identifier pour le dernier millénaire avant le premier contact européen, une phase d'intensification majeure de l’occupation de l’espace insulaire, associée à l'émergence d’un ensemble culturel traditionnel spécifiquement kanak. Le développement de techniques complexes de plantation horticole a privilégié durant cette période la construction sur la Grande Terre d’aménagements étendus en terrasses à flancs de collines pour les champs humides de taro et l’édification de grands ensembles de monticules en billons surélevés pour la plantation des ignames. Cette complexification des techniques horticoles fragiles et à haut rendement, s'est accompagnée d'un enracinement majeur des communautés à des terroirs fixes, entraînant la construction de grands hameaux d’habitat, caractérisés par des alignements de tertres surélevés portant des cases. La forte densité de population reconstituée par les relevés et les fouilles archéologiques pour cette période, contraste de façon marquée avec le faible nombre d'habitants autochtones rapportés dans les rapports coloniaux après la prise de possession française de l'archipel en 1853, indiquant un effondrement majeur de la population kanak au cours du XIXème siècle. Un autre axe majeur de ses programmes de recherches menés en Nouvelle-Calédonie a été l'étude archéologique de sites associés à la période coloniale, avec une attention particulière portée à la fouille de bâtiments construits pour le bagne. Les conclusions des recherches menées sous sa direction à travers l’archipel, permettent une analyse critique des données ethnographiques sur les caractéristiques des sociétés kanak, plaçant les observations archéologiques comme un outil incontournable d’une écriture holistique renouvelée de l’histoire multimillénaire de l'archipel. Sand a largement diffusé ses résultats, en français comme en anglais. Il a publié avec son équipe 23 livres et monographies de terrain, a coédité 15 livres avec des collègues internationaux, a publié plus de 110 articles de recherche et 350 rapports scientifiques. Il a organisé trois conférences scientifiques internationales, a codirigé 15 sessions dans des congrès scientifiques et a présenté ses travaux dans plus de 70 conférences et ateliers internationaux. Il a également été le commissaire de 14 expositions publiques, dont certaines dans des musées prestigieux comme le Musée du Quai Branly et l’Institut du Monde Arabe à Paris. Pour promouvoir la coopération régionale entre les archéologues océaniens de la région, il a dirigé des programmes de terrain sur les îles de Cikobia et Naqelelevu à Fidji à la fin des années 1990, sur l’île de Manono à Samoa au début des années 2010 et plus récemment sur les îles de Yap et Pohnpei en Micronésie ainsi que sur l’île d’Alofi en Polynésie occidentale.La restitution aux populations des résultats de ses recherches, a toujours constitué un point d’orgue dans sa démarche scientifique. Il a ainsi participé de façon constante à la sensibilisation des populations du Pacifique à leur propre histoire, par le biais des médias locaux, nationaux et internationaux, ainsi que de conférences publiques et de publication de brochures multilingues illustrées. Certains de ses programmes de terrain ont donné lieu à la réalisation de films pour un public plus large. Il a enseigné jusqu'en 2018 l'archéologie du Pacifique à des étudiants de premier et deuxième cycle de l'Université de la Nouvelle-Calédonie et est intervenu au fil des décennies dans de nombreuses universités sur les cinq continents.

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Éditeur : AU VENT DES ILES
ISBN : 9782367345345
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Livre papier 1 Prix : 46,71 $
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"Le temps d'avant"

Éditeur : Harmattan
ISBN : 9782296304635
Parution : 1996