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La maison de la faim


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique ePub: 9782889072750
ISBN numérique PDF: 9782889072767
Parution : 2023
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Dans une écriture abrasive, voici l’histoire d’un jeune homme des années soixante-dix dans un township de Harare, la capitale du Zimbabwe. « La Maison de la faim » est autant sa propre maison où le moindre quignon de pain a valeur d’or, que le symbole de la pauvreté des banlieues d’Harare, l’appétit de vivre et d’apprendre d’un adolescent en colère qui grandit dans un milieu hostile, raciste et d’une extrême pauvreté. Critique sociale et exploration de soi, audace verbale fulgurante dans ce texte culte pour la littérature anglophone des années 70. Ce roman est considéré comme le départ d’une nouvelle écriture africaine, incisive et visionnaire. La Maison de la faim a reçu le Guardian Fiction Prize en 1979, Marechera est le premier et seul Africain à avoir remporté ce prix. Marechera (1952 - 1987), c’est un moment de fulgurance éphémère dans la littérature de langue anglaise. La Maison de la Faim lui a valu d’être lauréat du Guardian Fiction Prize en 1979. Marechera est le premier et le seul Africain à avoir remporté ce prix au cours de ses 33 années d'existence. Etudiant surdoué, il a été exclu des universités pour un comportement jugé peu orthodoxe, il est mort du sida à 35 ans. Pour Doris Lessing, lire l’œuvre de Marechera, c’est entendre un cri. La « Maison de la faim » c’est autant la maison du héros, que le bidonville dans lequel il vit, son pays, le Zimbabwe, et l’appétit insatiable de vivre, connaître, apprendre, expérimenter la liberté et surtout creuser la langue. On pourrait croire que la vie dans un des plus pauvres bidonvilles d’Afrique est forcément la vie d’un monde de marges. Pourtant, le lecteur français s’y retrouve. Même sans subir racisme et ostracisme: les rapports humains décrits, malgré l’extraordinaire violence, la faim, la pauvreté, l’alcool, omniprésents dans le texte, les rapports humains décrits, eux, sont universaux, aucun doute. Il y a Peter le frère, Harry le play-boy qui couche avec une blanche et qui est aussi le frère d’Immaculée, l’épouse du frère et l’amante du narrateur (vous me suivez ?). Il y a Philip le petit malin et Julia aux énormes seins recouverts par un T-Shirt estampillé ZIMBABWE. Il y a des morceaux d’anthologie, des bagarres rabelaisiennes (l’épuisement des combattants est tel que « les coups sont incapables d’aplatir une boule de crème glacée »), la soif et son monde labyrinthique. Et la mère en général, sur le sexe en particulier, qui est extraordinaire. Que l’humour subsiste dans toute cette débauche de sang, de coups, de boue, d’injustice a quelque chose d’invraisemblable, mais pourtant bien réel (le fameux pleurer-rire africain ?). Et les différents tons et genres (dialogues, flux de conscience, pamphlet, pensée araignée, ou encore récit simplement narratif) fonctionnent parfaitement. La dispute entre le shona et l’anglais m’a bien plu bien sûr. Intéressant par ailleurs de constater que Marechera est capable d’un discours finalement féministe (la vie d’une jeune femme noire n’est vraiment pas simple, voir petit extrait ci-dessous). Avant le roman, il y a une auto-interview de l’auteur par l’auteur. Il y explique sa démarche, le contexte et sa langue, c’est passionnant, lisez-le absolument ! Ses influences : Arthur Rimbaud, T. S. Eliot, Allen Ginsberg et Christopher Okigbo. Si le lecteur se sent parfois légèrement perdu, il doit, comme dans un livre de Jean-Marc Lovay, se laisser faire par la langue. La mère sermonne son fils, une battante sans foi ni loi : « C’est bête comme chou, disait-elle. Tu le plantes dans le trou entre l’eau et la terre, facile. Elle écarte les jambes et toi tu cales ton bassin entre ses cuisses et tu frappes ! Juste là entre son eau et sa terre. Tu frappes ton feu et elle va te prendre en dedans, toi et tes couilles. Tu vois ? Jusqu’au cou. Quand tu jouiras, tu verras ses yeux s’embuer. Ne t’arrête pas, continue de creuser. Tu creuses. Tu creuses. Et elle va t’aspirer tout entier jusqu’aux cheveux sur ta tête. Tu vois ? Bon. Pourquoi tu ne vas pas en baiser une ou deux au lieu de cochonner mes draps ? Tu as mis un temps fou à me lâcher les seins, tu as mis un temps fou à ne plus pisser au lit. Et maintenant tu mets un temps fou à te branler dans une pute. J’en ai jusque-là de toi, tu comprends ? Jusque-là. Ça doit être à cause de tous ces stupides livres que tu lis — pourquoi tu continues à lire des livres alors que tu as fini l’université ? Oui, j’en ai jusque-là. » La mère et le sexe raconté par son fils : Une nuit j’étais en train de me laisser gagner par le sommeil quand tout à coup je me suis réveillé en hurlant qu’il y avait un homme à la fenêtre. Mais elle m’a fait taire puis elle a ouvert la fenêtre pour le laisser entrer. Il a immédiatement sauté dans le lit, sur elle, tandis que je me laissais glisser à contrecœur sur le sol de ciment froid. Très vite un formidable concert de gémissements et de grognements a jailli du lit et l’énergie qui se dégageait d’eux était comme le poing de Dieu agrippant Satan au plastron pour le malmener. Leur avalanche a même réussi à réveiller Peter, qui d’habitude pourtant dormait comme un boa constrictor ayant avalé un éléphant. Un seul coup d’œil lui a suffi pour jauger la situation ; et comme une chauve-souris échappée des enfers il s’est jeté sur l’homme, qui sans même s’arrêter de baiser sa mère l’a mis K-O d’un revers de la main. Trois jours après, notre père est rentré à la maison. Je n’ai rien dit. Peter la mine lugubre n’a rien dit. Et notre mère avait l’air de ne penser à rien du tout. Quand les noirs gagnent leur guerre d’indépendance, ils arrivent enfin au pouvoir mais… : « Il y a de la merde de blancs dans nos dirigeants et de la merde de blancs dans nos rêves et de la merde de blancs dans notre histoire et de la merde de blancs sur nos mains et dans tout ce que nous construisons ou tout ce pour quoi nous prions. Et même si on s’habituait à la merde, il y aurait toujours les vendus et les mouchards et les étudiants bêcheurs et les sales bâtards-de-nouveaux-riches et les punks-je-vis-maintenant-je-pense-après qui sont tout aussi merdeux que le reste, vieux. Aussi merdeux que de la merde de blancs. Y a tout un tas de ces bâtards qui traînent à Londres en attendant de revenir ici pour devenir ministres. » Ça cogne beaucoup, les bagarres sont rabelaisiennes, juste une phrase piquée dans le texte : « Le coup s’est abattu sur le garçon comme une pioche dans un gâteau de mariage. » Mais ce ne sont pas toujours les hommes les plus forts : Une gifle cinglante lui a coupé le sifflet, et fait monter les larmes aux yeux. Elle a essuyé sa paume terrible sur sa robe ivoire, comme si la joue de Philip venait de la souiller. Elle s’est ensuite tournée vers moi, me tendant sa main comme pour me saluer avant de prendre congé. J’avais à peine avancé la mienne que je me suis retrouvé à valdinguer à travers les airs, avant de retomber comme une masse à ses pieds. Je suis resté muet de stupéfaction. (…) Nous avons déguerpi sans demander notre reste. Ah les héros. Les héros noirs... Les femmes (Marechera, 1978, Zimbabwe) L’ancienne génération n’était pas en reste non plus. Elle croyait encore que si on ne battait pas sa femme, cela voulait dire qu’on ne l’aimait pas du tout. (…) Mais la vie d’une jeune femme n’est vraiment pas simple ; la vie d’une jeune femme noire. Bombardée tous les jours par une chaîne de télévision dont le présupposé est que non seulement les femmes noires sont laides mais aussi qu’elles n’existent pas en dehors de certaines tâches dédiées comme faire la lessive, récurer les toilettes, polir les escaliers ou trimer dans un uniforme de nounou. Assaillie quotidiennement par des magazines qui l’incitent à s’acheter une beauté à l’européenne ; avec des rubriques conseils regorgeant de pépites du genre : « L’indulgence est la plus grande des qualités au monde, soyez plus enjouée quand il rentre à la maison avec sa mine des jours d’orage. » Et les seules fois où l’Herald parle des femmes, c’est quand — en 1896-1897 — elles mènent un soulèvement contre l’État et que le peloton armé les regarde passer en les applaudissant, ou quand pour la énième fois elles sont arrêtées pour racolage dans le notoire quartier de Vice Mile. Dambuzo Marechera (1952 - 1987) a grandi dans un contexte de discrimination raciale, de pauvreté et de violence. Etudiant brillant, il se heurte à ses professeurs au sujet du programme d'enseignement colonial, puis à l'université de Rhodésie (aujourd'hui université du Zimbabwe), d'où il est expulsé lors de troubles estudiantins. Au New College d'Oxford, où il est reçu grâce à une bourse d’excellence, son comportement lui vaut une nouvelle expulsion. Marechera est mort du sida à 35 ans. Pour Doris Lessing, lire son œuvre, c’est entendre un cri.

Du même auteur...

Livre papier 1 Prix : 18,99 $
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La maison de la faim

Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889072767
Parution : 2023