Éditeur : MAURICE NADEAU
ISBN numérique PDF: 9782862315003
ISBN numérique ePub: 9782862314983
Parution : 2023
Catégorisation :
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Ce recueil regroupe trois séries de récits qui relatent l’internement de Varlam Chalamov dans les mines d’or de Kolyma-Magadan en Sibérie. Ces récits parvinrent clandestinement à Maurice Nadeau sous forme de micro-films. Il les publia pour la première fois en France en 1969, du vivant de son auteur, dans sa collection des Lettres Nouvelles. Plus de cinquante ans après le choc de ces révélations sur l’enfer du Goulag, l’œuvre de Varlam Chalamov, décédé en 1982, demeure un des meilleurs témoignages de l’univers concentrationnaire stalinien. Varlam Chalamov, né à Vologda en 1907, accusé d’activités contre-révolutionnaires trotskystes, a passé dix?sept ans de sa vie dans les camps, de 1937 à 1954. Ce premier choix des Récits de Kolyma fut traduit du russe par Katia Kerel et Jean-Jacques Marie, onze ans avant des publications plus complètes chez d’autres éditeurs. Le choc que provoquèrent ces textes hallucinants fut immédiat. Varlam Chalamov, né à Vologda en 1907, accusé d’activités contre-révolutionnaires trotskystes, a passé dix?sept ans de sa vie dans les camps, de 1937 à 1954. Après sa libération et son retour à Moscou en 1956, il se consacre à l'écriture et la poèsie où il transcrit les récits de son internement au goulag. Varlam Chalamov, né à Vologda en 1907, accusé d’activités contre-révolutionnaires trotskystes, a passé dix?sept ans de sa vie dans les camps, de 1937 à 1954. Sous le titre "Récits de Kolyma", il s'agit de la parution en poche de la première édition en France en janvier 1969, du vivant de son auteur, dans la collection des Lettres Nouvelles, abritée alors aux éditions Denoël. Ces récits qui circulaient en URSS clandestinement, parvinrent à Maurice Nadeau sous forme de micro-films. Après que Varlam Chalamov ait donné son accord pour que ces récits paraissent sous son nom, les traducteurs, Katia Kerel et Olivier Simon (alias Jean-Jacques Marie), qui faisaient face à un énorme volume de textes, durent opérer un premier choix. Ce recueil regroupait, en 250 pages imprimées de l'édition brochée, trois séries de récits qui relatent l’internement de Varlam Chalamov dans les mines d’or de Kolyma-Magadan en Sibérie, puis sa libération en 1953. Le choc que provoquèrent ces textes hallucinants fut immédiat, bien que la presse littéraire n'ait à cette époque guère traité comme elle l'aurait dû l'immense talent de l'écrivain et ces témoignages de l’univers concentrationnaire stalinien. L’ensembles des "Récits de la Kolyma" de Varlam Chalamov, décédé en 1982, fut par la suite publiée plus largement chez François Maspéro, au début des années 80, avant la publication intégrale de l'édition Verdier en 2003. Varlam Chalamov naît et vit son enfance et son adolescence dans la ville du Grand Nord russe, Vologda. Il est le cadet des cinq enfants et le fils d'un prêtre responsable de la paroisse de la cathédrale Sainte-Sophie de Vologda. Il dispose d'une partie du presbytère à côté de la cathédrale (aujourd'hui transformée en maison-musée Chalamov). La forte personnalité de son père, contre laquelle Varlam se dresse, forge son caractère qui le soutiendra pendant sa vie au bagne. Vers sa mère, effacée par les tâches ménagères d'une grande famille, va tout l'amour et la compassion. Chalamov décrit son enfance et son adolescence dans son récit La Quatrième Vologda écrit en 1968-1971 mais publié seulement en 1985 à Paris et en 1988 dans son pays (avec des coupures). Après la Révolution de 1917, Varlam Chalamov ne peut poursuivre ses études universitaires à Vologda, il doit partir pour Moscou, où il réussit en 1923 le concours d'entrée à la faculté de droit de l'université d'État de Moscou. Pour payer ses études à l'université, Chalamov travaille dans une tannerie. Chalamov entre dans un mouvement trotskiste, et conteste le pouvoir de Staline, en particulier en diffusant de manière clandestine les Lettres au Congrès du Parti, appelées ultérieurement le Testament de Lénine. Arrêté le 19 février 1929, il est envoyé pour trois ans dans un camp de travail à la Vichera, dans l'Oural central. Chalamov revient à Moscou en 1932 et y travaille comme journaliste et essayiste. Les Grandes Purges le renvoient au Goulag : le 12 janvier 1937, Chalamov est arrêté pour « activité trotskiste contre-révolutionnaire », condamné à cinq ans et envoyé à Djelgala dans la Kolyma, région à l'extrême-est de l'URSS, au-dessus du cercle polaire arctique, connue sous le nom de « pays de la mort blanche ». Étant condamné du fait de l'« article 58 », son dossier pénitentiaire indique qu'il doit être soumis aux travaux les plus durs, ceci dans le but de le faire mourir. Maintes fois Chalamov souhaite la mort, littéralement affamé du fait de rations insuffisantes, battu par les détenus de droit commun ou les gardes et surtout du fait de journées de travail de plus de 16 heures dans les mines aurifères. Le climat polaire implique de travailler parfois par moins 50 degrés. Mais, par miracle, il survit. En 1943, toujours prisonnier, il écope d'une nouvelle condamnation, de dix ans cette fois, et toujours à la Kolyma, pour « agitation anti-soviétique » pour avoir considéré Ivan Bounine comme un classique de la littérature russe. En 1946, au seuil de la mort, il ne peut plus travailler et est envoyé à l'hôpital au lieu d'être exécuté. De plus, le détenu-médecin Pantioukhov prend d'énormes risques pour le faire nommer aide-médecin. Chalamov reçoit un salaire (très faible, mais qui va lui permettre d'acheter des livres) et surtout améliore ses conditions d'existence : une plus grande autonomie, une vraie ration de nourriture et surtout il ne travaille plus dans une mine, mais dans un hôpital chauffé. Après une formation rapide, il gère l'accueil des malades de l'hôpital. Ces changements ont été rendus possibles par l'effacement, de manière non officielle, de son sigle 58 de son dossier pénitentiaire du fait d'un juge d'instruction et d'une employée de l'administration de la Kolyma. Rares gestes d'humanité à la Kolyma. Varlam Chalamov est libéré en 1951, mais il doit rester à Magadan, la grande ville de la région jusqu'en novembre 1953. La mort de Staline en mars 1953 change la donne pour les prisonniers des camps. Chalamov peut quitter la Kolyma huit mois après la mort de Staline en novembre 1953. Il retrouve son épouse, Galina Ignatievna Goudz, qui l'a attendu tant d'années à Moscou (depuis 1937) et leur fille Lena. Mais il rompt avec elle. Déportée au Kazakhstan après l'arrestation de son mari, elle a officiellement divorcé en 1947 pour obtenir l'autorisation de revenir à Moscou. Au retour de ce dernier, elle exige qu'il ne révèle rien de son expérience des camps à sa fille. Celle-ci a été élevée dans l'esprit du temps, c'est-à-dire : la patrie et la haine des ennemis du peuple. Galina lui suggère de tout oublier pour retrouver une vie normale. Mais Chalamov a sa vocation d'écrivain et sa vie ne sera plus que travail de la mémoire et transcription dans ses récits. Chalamov ne peut revenir à Moscou avant sa réhabilitation en 1956, il travaille dans une exploitation de tourbe à Kalinine à 100 kilomètres au nord-ouest de la capitale. À Moscou, Chalamov publie des essais et de la poésie dans des revues littéraires tout en s'attelant à son œuvre majeure, les Récits de la Kolyma, dans laquelle il raconte son expérience des camps. Les épreuves sont envoyées dans les pays occidentaux en contrebande; le texte est aussi publié en URSS par samizdat. Les Récits de la kolyma paraissent pour la première fois en 1969 et la première édition en langue russe (mais à l'étranger) en 1978. En 1972, Chalamov doit renier ses Récits, très probablement forcé par les pressions de l'État. Le livre paraît en URSS en 1987. La mort de Chalamov est une métaphore de sa vie : pauvre, affaibli, malade, il s'éteint dans un hôpital psychiatrique moscovite en 1982. Il est enterré au cimetière de Kountsevo de Moscou.
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Éditeur : MAURICE NADEAU
ISBN : 9782862314983
Parution : 2023