Éditeur : LA BACONNIERE
ISBN numérique ePub: 9782889601097
Parution : 2023
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Douze articles rédigés pour des journaux estoniens servent de prétextes à Dovaltov pour nous raconter les coulisses de ses reportages, et le bras de fer permanent auquel le journaliste doit se livrer face à la censure et aux directives que le Parti entend bien lui faire suivre. Douze «compromis» savoureux qui nous laissent entrevoir, derrière la façade idéologique mâtinée de mensonges, des histoires, des tranches de vie – absurdes, tendres, cruelles, drôles. Avec son inégalable goût de la satire, Sergueï Dovlatov conte les tragi-comédies du quotidien. Ceux qui se laissent encore et malgré tout guider par l’amour de la littérature et de la vérité survivent comme ils peuvent face aux injonctions idéologiques. Certains ploient, d’autres se rebellent, la plupart s’abîment dans la vodka. Sergueï Dovlatov (1941-1990) est né dans l’Est de la Russie. Journaliste dans des journaux de province, il ne sera jamais publié de son vivant en Union Soviétique, où ses écrits sont taxés d’«idéologiquement hostiles». Il émigre aux États-Unis en 1978 (à 37 ans). Ses écrits, romans et nouvelles, des comédies autobiographiques, y sont enfin publiés, notamment dans The New Yorker. Il est aujourd'hui unanimement acclamé par la critique russe et ses récits sont très populaires en Russie. Ces douze nouvelles s’ouvrent sur autant d’articles a priori anodins rédigés pour des journaux estoniens, où Sergueï Dovlatov travaille après avoir été licencié de son poste à Leningrad. Ils servent de prétexte à l’auteur pour nous raconter les coulisses de ses reportages, et le bras de fer permanent auquel le journaliste doit se livrer face à la censure et aux directives que le Parti entend bien lui faire suivre. Douze «compromis» savoureux qui nous laissent entrevoir, derrière la façade idéologique mâtinée de mensonges, des histoires, des tranches de vie – absurdes, tendres, cruelles, drôles. Avec son inégalable goût de la satire, Sergueï Dovlatov conte les tragi-comédies du quotidien. Comme cet enterrement d’une figure importante de la télévision d’état au cours duquel on se rend compte que l’on s’est trompé de cadavre. Pourtant, la cérémonie continue comme si de rien n’était car elle est diffusée en direct. Et les hommages d’inconnus dont les discours ont été préalablement approuvés par les autorités pleuvent sur le mauvais mort. Ceux qui se laissent encore et malgré tout guider par l’amour de la littérature et de la vérité survivent comme ils peuvent face aux injonctions idéologiques, dans cette république soviétique d’Estonie à l’époque de Brejnev. Certains ploient, d’autres se rebellent, la plupart s’abîment dans la vodka. Ces «compromis» se comprennent ici tout à la fois comme les concessions que le journaliste se voit forcé de faire pour continuer à travailler et à vivre dans la société soviétique, et reflètent dans le même temps la position de plus en plus dangereuse dans laquelle le place son esprit contestataire, son refus, son impossibilité viscérale de continuer à se soumettre à la farce politique. Chaque journaliste peut se permettre une transgression aux principes de la morale socialiste. Mais pas plus. On tolère qu’un tel boive. Que tel autre fasse du grabuge. Qu’un troisième raconte des histoires politiques. Qu’un quatrième soit juif. Qu’un cinquième ne soit pas membre du Parti et qu’un sixième mène une existence amorale. Etc. Mais, je le répète, chacun n’a droit qu’à une seule dérogation. Il est interdit d’être en même temps juif et ivrogne. Houligan et sans-Parti. Or je manifestais une triste universalité dans le domaine du vice. Aucun défaut ne m’était étranger. Alors, on m’a licencié. On m’a convoqué à la réunion du comité du Parti et on m’a dit: — Ça suffit! N’oubliez pas que le journalisme est à l’avant-garde du front idéologique. Au front, l’essentiel, c’est la discipline. Or c’est justement ce qui vous fait défaut. C’est clair? — Plus ou moins. — Nous vous offrons une chance de vous corriger. Allez à l’usine. Accomplissez un dur labeur physique. Devenez correspondant ouvrier. Et reflétez la vraie vie dans vos correspondances. Là, je n’ai pu m’empêcher de répliquer : — Si je reflète la vraie vie, vous me fusillerez sans jugement! Les membres du comité ont échangé des regards indignés. Et ils m’ont licencié «à ma propre demande». Sergueï Dovlatov, qui a transformé sa propre biographie en œuvre littéraire, est né le 22 juin 1941 à Oufa, en république de Bachkirie, d’un père régisseur de théâtre d’origine juive et d’une mère correctrice d’origine arménienne. En 1944, il regagne avec ses parents Leningrad, d’où la famille avait été évacuée. Après ses études secondaires, il travaille quelque temps dans une imprimerie avant d’intégrer la faculté de lettres de l’université de Léningrad où il étudie deux ans et demi. Durant cette période, il fréquente les poètes non officiels, notamment Joseph Brodsky, Evgueni Reïn et Anatoli Naïman, et se marie une première fois (avec Assia Pekourovskaïa, avec qui il a une fille, Maria, en 1970, alors qu’ils sont déjà divorcés). Suite à son exclusion de l’université, il est appelé sous les drapeaux et se retrouve pendant trois ans (1962-1965) gardien d’un camp de détenus de droit commun situé en république des Komis. Il revient avec dans ses bagages le brouillon de La Zone qui aborde le thème des camps d’une manière totalement nouvelle et qui est, bien évidemment, totalement impubliable sous le régime soviétique. Dovlatov reprend des études à l’université, cette fois en faculté de journalisme. Il travaille au journal étudiant de l’université maritime et se rapproche du groupe littéraire des Citadins fondé par les écrivains Maramzine, Efimov, Vakhtine et Goubine. Il devient le secrétaire de l’écrivaine Vera Panova. Il se remarie en 1969 avec Elena (dont il a deux enfants, une fille, Katerina, née en 1966 et un fils, Nicolas, né en 1984). Il parvient à publier des articles, mais ses nouvelles sont systématiquement refusées par les revues. En 1972, il part vivre en Estonie où il travaille pour les journaux Estonie soviétique et Tallinn soir. Un recueil de ses nouvelles est enfin sur le point d’être publié, mais il est interdit juste avant sa parution par le KGB d’Estonie. En 1975, Dovlatov revient à Leningrad. Il intègre la rédaction de la revue Feu de bois, destinée à la jeunesse, puis devient guide au musée Pouchkine de Mikhaïlovskoe qu’il décrit dans Le Domaine Pouchkine. À cette époque, séparé de sa seconde épouse, il vit avec Tamara Zibounova et leur fille Alexandra, née en 1975. Il les quitte par la suite et se réconcilie avec Elena. Presque toutes ses tentatives de publier ses œuvres littéraires se soldent par des échecs qu’il relate dans Le livre invisible. Seules quelques nouvelles soigneusement expurgées et auto-censurées voient le jour en URSS. Son œuvre est diffusée en samizdat et publiée à l’étranger dans les revues émigrées Continent et Le temps et nous. Ce qui lui vaut en 1976 d’être exclu de l’union des journalistes soviétiques. En 1978, confronté aux persécutions et à l’impossibilité de publier, il émigre et s’installe bientôt à New York avec sa femme Elena et sa fille Katerina, parties avant lui. Il y fonde en 1980 avec des amis un journal hebdomadaire de langue russe Le nouvel Américain qui ne survivra que jusqu’en 1983. Cette aventure lui fait perdre ses illusions sur le rêve américain et lui inspire Le journal invisible. Il collabore avec radio-Liberty, très écoutée en Union soviétique malgré le brouillage. Ses livres voient enfin le jour (douze livres publiés en douze années d’émigration) et ont du succès auprès des lecteurs émigrés, puis auprès d’un public anglophone suite à ses publications dans le New Yorker. Sergueï Dovlatov, qui a toujours brûlé la vie par les deux bouts, meurt le 24 août 1990 à New York d’une insuffisance cardiaque, alors que ses œuvres sont enfin sur le point d’être publiées dans son pays. Le Domaine Pouchkine est édité à Léningrad l’année de sa mort, suivi en 1991 par La Zone et Le Compromis, puis par une édition en trois volumes en 1995. Depuis les œuvres de Dovlatov paraissent régulièrement en Russie. Il demeure jusqu’à ce jour l’un des auteurs les plus aimés des Russes. Plusieurs films ont été tournés d’après ses textes. Des biographies lui sont consacrées, dont celle de son ami, l’écrivain Valeri Popov, parue en 2010. En 2016, une statue de Dovlatov a été inaugurée à Saint-Pétersbourg, rue Rubinstein, près de la maison où il a vécu. La Baconnière publie l’ensemble de l’œuvre de Dovlatov en français. Sont déjà parus Le livre invisible, le journal invisible (2017), La Filiale (2018), La Zone (2019), La Valise (2021) et Le Domaine Pouchkine (2022).
Livre papier | 1 | Prix : 15,99 $ |
Éditeur : LA BACONNIERE
ISBN : 9782889601172
Parution : 2023
Livre papier | 1 | Prix : 14,99 $ |
Éditeur : LA BACONNIERE
ISBN : 9782889600755
Parution : 2022