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Faire paysan


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889071920
ISBN numérique ePub: 9782889071913
Parution : 2023
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Les débats sur l’usage de produits phytosanitaires dans l’agriculture défraient régulièrement la chronique. Qui a raison ? Les paysans, pris en étau entre urgence écologique et impératifs de rentabilité, que l’on soupçonne d’empoisonner la terre, pourtant leur principal outil de travail ? Ou les citadins qui exigent l’interdiction des pesticides mais ne savent pas distinguer un épi d’orge d’un épi de blé ? Fils et petit-fils de paysans, Blaise Hofmann décide, au tournant de la quarantaine, de revenir vivre à la campagne. L’écrivain voyageur emprunte les voies du reportage sur le terrain et de la réflexion personnelle pour partir à la rencontre d’un monde agricole qui se révèle, contre les idées reçues, en constante réinvention de lui-même. Né en 1978, Blaise Hofmann est l’auteur d’une douzaine de livres, dont Estive (Zoé, 2007, Zoé Poche, 2011) qui remporte le Prix Nicolas Bouvier 2008 au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, et plus récemment Deux petites maîtresses zen (Zoé, 2021), dernier récit de voyage avant la pandémie de coronavirus. Tout part d’un changement de vie : après une quinzaine d’années au cours desquelles il a été tour à tour journaliste et enseignant, tout en voyageant dans le monde entier et en publiant une douzaine de livres, Blaise Hofmann, la quarantaine, décide de retourner vivre à la campagne, non loin du village où il a grandi. Peu après, la population suisse est amenée à se prononcer sur l’interdiction de l’usage de plusieurs désherbants, insecticides et fongicides de synthèse. L’opinion publique se divise. D’un côté, le monde agricole, pour qui ces produits sont un outil de travail important, sans lesquels la rentabilité ne pourrait plus être assurée. De l’autre, une population essentiellement citadine qui voit, de loin, s’éteindre insectes et oiseaux et refuse de consommer des aliments contaminés. Blaise Hofmann, lui, réalise qu’il se tient désormais « entre deux mondes, les fesses entre une chaise et un botte-cul ». Lui qui a travaillé en ville et fréquente les milieux culturels connaît le point de vue citadin. Mais il assiste aussi de près aux difficultés d’un monde agricole qui doit à la fois répondre aux exigences administratives pour toucher des subsides et affronter une image publique qui se dégrade : tous des profiteurs et des empoisonneurs, les paysans ? Il interroge son père, lui-même paysan et fils de paysan. Puis, de village en village, il poursuit son enquête – ni en journaliste ni en sociologue, mais en curieux, en ami, en écrivain. Des cousins, un voisin, une personnalité militante, une paysanne en colère, des jeunes qui veulent renverser l’approche traditionnelle : Blaise part à leur rencontre et nous livre leur portrait collectif, empathique et contrasté. Au fil du livre se tisse aussi, avec toute la pudeur hofmannienne qu’on lui connaît, une trame familiale dans laquelle la paysannerie tient un rôle central, vis-à-vis duquel l’auteur questionne sa propre place. Avec humour et tendresse, porté par une indignation grandissante, il dessine les lignes du « plus vieux métier du monde », qui est « aussi le plus essentiel ». --- Les problématiques soulevées par Blaise Hofmann dépassent très largement les frontières nationales : si les recherches menées pour ce livre ont été réalisées en Suisse, un tableau presque identique pourrait être dressé pour dépeindre le monde paysan en France. Marielle Macé évoquait récemment « ce désarroi paysan » et ces « agriculteurs saccagés saccageurs, qui ont délabré leur sol à coups de pesticides […], pris en étau entre l’évidence d’une faute écologique et celle d’une humiliation sociale » (Nos cabanes, Verdier, 2019). Les débats autour des produits phytosanitaires, le déclassement des campagnes et le désespoir d’une partie de la population agricole sont d’actualité dans l’Hexagone comme un peu partout ailleurs en Europe occidentale. --- Quelques extraits Un autre regard sur un tas de fumier : Il fallait les voir, tour à tour, matin et soir, mon oncle Hans, mon père, ou l’apprenti, ou Carlos, ou Manuel, sortir de l’écurie en poussant leur brouette. Très concentrés, ils visaient la rampe, une planche solide mais étroite, puis renversaient le contenu, répartissaient avec une fourche à quatre pointes ce mélange de paille et de bouse. On s’applique d’abord à bien faire les coins, puis les bords du fumier, on piétine avec les grosses bottes de caoutchouc pour ralentir la fermentation. À la surface, on ne peut empêcher l’azote de s’échapper, mais à l’intérieur, on élimine l’air pour que les microbes puissent faire leur travail, fabriquer le précieux humus ; c’est pour cela qu’il fait chaud dans un fumier, pour cela qu’en hiver, on les voit fumer. Sur la route de Saint-Prex, les voitures ralentissaient à sa hauteur, avant la priorité de droite, se garaient parfois à proximité pour faire des courses à la petite épicerie, au rez du bâtiment de la Société de laiterie. Certains clients se pinçaient le nez, ignorant la noblesse de la chose, le cycle abouti de l’herbe verte, une ode aux pâturages transformés, grâce à des ruminants domestiqués par nos aïeux il y a dix mille ans, en excrément, en urine ; le cycle aussi des champs de blé, ces grands rectangles jaunes qui agrémentent nos paysages, devenus paille sèche, litière absorbante. Et ce mélange changé en fumure, concentré de vie, énergie, nutriment, matière active qui s’en retournera à la terre pour offrir de la bonne herbe, du bon blé, du vert et du jaune, de la viande et du lait. Paysans contre citadins : Avant de m’endormir, machinalement, je fais défiler du contenu sur mes réseaux sociaux. Tiens, le père est actif sur Facebook. Sans surprises, son profil défend les vertus de l’agriculture conventionnelle : « La pollution a chuté durant la pandémie de coronavirus, et les paysans ont continué de travailler, qu’en déduisez-vous ? » Hélas, jamais les algorithmes de ces interfaces ne le feront rencontrer ceux qui pensent autrement. Loin, très loin de ses champs vivent ceux qui parlent de slow food et de fermes coopératives écoresponsables. Ceux qui visionnent des tutoriels Youtube faisant l’apologie du purin d’orties, des semences anciennes et du vin nature. Ceux qui font des manifestations au centre-ville. Ceux qui ont pleuré quand Guillaume Canet, déguisé en paysan, se suicide à la fin d’Au nom de la Terre. Ceux qui ne savent pourtant pas distinguer un épi d’orge d’un épi de blé. Je m’emporte à mon tour. Je fais comme le père, le fils, comme tout le monde. J’en veux autant aux citadins hors-sol qu’aux paysans convaincus. Je creuse un peu plus le fossé qui sépare les villes des campagnes, ce nouveau röstigraben qui radicalise les pensées et les actes, qui unit Genevois, Bâlois et Zurichois contre les paysans. Une paysanne en colère : Pour Anne, si tant de paysans se sont suicidés, ce n’est pas à cause de problèmes économiques, pas même à cause d’un prétendu isolement social, c’est surtout à cause d’un manque de reconnaissance. Elle marque un temps de silence. Elle me raconte une anecdote récente et révélatrice. Son fils Léni, qui a maintenant 13 ans, avait appris à l’école le tube de Patrick Bruel « On s’était dit rendez-vous dans dix ans. » Anne lui avait demandé : Et toi, tu seras qui dans 10 ans ? Il avait répondu : « En tout cas pas paysan, c’est trop la honte ! » Cette discussion l’avait bouleversée : « C’est insensé, ce métier est devenu une insulte ! » Elle constate que le paysan a de plus en plus honte de vivre dans une ferme, il a peur qu’on dénonce ses pratiques, qu’on l’accuse de maltraitance animale. « Pour peu, il s’excuserait de nourrir les gens. Moi, je ne veux pas faire pitié, j’ai envie de donner envie ! » Elle se souvient que durant la pandémie de coronavirus, ses collègues portaient un badge « Fière d’être infirmière ». Elle n’imagine pas une seconde la même chose se faire dans les fermes. Un autre monde paysan : Alix ne perd pas le goût du métier. Il se pose cependant de plus en plus de questions. Et il est rare de voir ainsi un paysan partager ouvertement ses inquiétudes avec un inconnu, qui plus est, n’est pas de la profession. Il se demande par exemple pour quels objectifs il a travaillé comme un forcené ces deux dernières années. Pour enrichir les intermédiaires ? La coopérative ? La grande distribution ? Il est allé assister à plusieurs conférences, il a multiplié les lectures, Primauté du vivant de Dominique Bourg, les ouvrages de Jean-Marc Jancovici, créateur du concept de « bilan carbone », d’Arthur Keller, expert en transition écologique, souvent considéré comme « collapsologue », de Pablo Servigne, auteur d’Une autre fin du monde est possible, dans lequel il prône l’autonomie alimentaire via la permaculture. Alix n’a plus envie d’alimenter « un système malade », comme il le décrit lui-même ; il rêve d’une agriculture harmonieuse qui puisse le nourrir, économiquement, mais aussi moralement. Il souhaite une vie meilleure pour ses bêtes, aimerait cesser de viser la performance, écouter ses aspirations profondes. Il fait des expériences, accueille des Biélorusses, des Taiwanais ou des Japonais via le réseau mondial Workaway, qui met en relation des voyageurs prêts à prêter main-forte à des agriculteurs. Il est en train de créer une plateforme plus locale, l’Association pour un village autonome uni et durable, l’AVAUD, qui aura pour mission de réunir ceux qui souhaitent donner des coups de mains dans une exploitation du village ; il aimerait mettre en place des activités collaboratives, un potager commun, des ateliers de découverte, il a des projets pour plusieurs années. Né en 1978, Blaise Hofmann est connu comme écrivain voyageur : des lointaines Marquises (dans le récit éponyme, Zoé, 2014) à l’Asie arpentée en famille juste avant la pandémie de coronavirus (Deux petites maîtresses zen, Zoé, 2021), jusqu’aux contrées toutes proches évoquées dans Estive (Zoé, 2007, Prix Nicolas Bouvier 2008 au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo) ou dans La Fête (Zoé, 2019), qui nous entraînait dans les coulisses de la Fête des Vignerons, dont Blaise Hofmann a co-écrit le livret. C’est au cours de cette dernière aventure qu’il se décide à quitter Lausanne, la ville où il habite depuis quinze ans, pour reprendre une petite vigne familiale qui surplombe le Léman. Il vit désormais à Reverolle, dans la campagne vaudoise.

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