Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique ePub: 9782889071852
ISBN numérique PDF: 9782889071869
Parution : 2023
Catégorisation :
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Les vingt-cinq proses brèves de Retour dans la neige témoignent d’une époque charnière dans l’existence de Robert Walser, qui quitte en 1913 la vie mondaine berlinoise pour rentrer en Suisse, dans sa ville natale de Bienne. Au fil de ces textes publiés pour la plupart en revue, restés inédits pour certains, l’innocence du regard, l’infinie curiosité du flâneur, la pudeur devenue précepte littéraire, acquièrent une force intemporelle. Qu’il raconte des promenades, décrive des lieux, dresse des portraits ou se perdent dans le spectacle des villes et de ses semblables, « l’originalité [de Walser] s’exprime de façon inoubliable dans chacune des lignes, chacun des paragraphes qu’il écrit. » Stefan Zweig Maître des petites proses et poète du quotidien, paradoxal dans son destin comme dans ses textes, Robert Walser (1878-1956) est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands écrivains du XXe siècle. Son œuvre littéraire, célébrée par Franz Kafka, Elfriede Jelinek, Susan Sonntag ou W. G. Sebald, ne cesse de fasciner et de gagner de nouveaux lecteurs. En 1905, Robert Walser s’installe à Berlin, où il publie trois romans et de nombreuses petites proses. Il est alors un des grands feuilletonnistes du monde germanique ; Kafka, lorsqu’il ouvrait une revue, cherchait d’abord dans les dernières pages, celles où se trouvaient les textes de Walser.Malgré ces débuts prometteurs, le succès escompté ne vient pas, et en 1913, Walser décide de rentrer à Bienne, sa ville natale, pour prendre un nouveau départ. C’est ce « retour dans la neige », en Suisse, qui donne le titre au présent recueil, un choix de textes écrits entre 1899 et 1920 (périodes berlinoise et biennoise), établi par la traductrice Golnaz Houchidar. Dans ce recueil – le premier à être publié en français –, Walser emmène son lecteur dans son univers, à la poésie et à l'humour intemporels. Voyage en tramway, escapade à la campagne ou simple arrêt pour contempler le spectacle des villes et de ses semblables, chacun de ces textes, parus en feuilletons dans les journaux de l'époque, inédits pour certains, ont la gravité et la légèreté de celui qui disait que la profondeur des choses se cache « à la surface ». Au sujet de Walser, Stephan Zweig écrit : « C’est un original du genre le plus profond et le plus étrange, dont l’originalité s’exprime de façon inoubliable dans chacune des lignes, chacun des paragraphes qu’il écrit. » Extraits de la préface de Bernhard Echte (ancien directeur des archives de Robert Walser) Le talent de Walser pour croquer le quotidien [Walser] disait lui-même aimer “se mouvoir dans le style des petites choses quotidiennes??, mais tout ce qui lui vient alors sous la plume devient pourtant poétique. A la manière d’Hofmannsthal qui répondait “à leur surface??, quand on lui demandait où la profondeur des choses pourrait se cacher, Walser révèle dans les publications les plus éphémères de son écriture le charme irrésistible et l’attrait inaltérable de sa poésie. Franz Kafka fut un des premiers futurs grands auteurs à découvrir ce talent; dès 1907, il accourait enthousiaste chez son ami Max Brod pour lui lire à haute voix - parfois secoué de rire – une nouvelle prose de Walser qu’il avait trouvé dans les colonnes de la revue Schaubühne. Robert Musil, Hermann Hesse, Kurt Tucholsky, Walter Benjamin furent aussi très tôt les admirateurs de Walser. La pudeur de Walser devient précepte Ces textes n’ont pas pris une seule ride. Rien n’y paraît poussiéreux ou usé par le temps. Oui, il se peut même que l’innocence du regard, l’infinie curiosité du flâneur ne deviennent véritablement manifestes qu’aujourd’hui, puisque avec le temps, les éléments historiques se sont trouvés relégués à l’arrière-plan. Il y a cependant autre chose : Walser ne se place jamais au-dessus de ce qu’il décrit. […] Il laisse volontiers les choses et les gens sur lesquels il écrit, être plus importants que lui, que son regard, que sa compréhension. Ainsi, il reste lui-même et mystérieusement pur. Il connaît bien entendu tous les raffinements intellectuels de son temps, mais une pudeur tout à fait particulière lui conseille de s’en préserver. Sous la neige, Walser rentre en Suisse en 1913. Sa pudeur devient alors précepte. […] Sachant parfaitement que les sommets de la réflexion contemporaine, riraient de lui, il chercha alors de plus en plus l’intériorisation, la contemplation, la simplicité et la beauté. […] Jusque dans leur style, [les phrases de Walser] expriment ce qui paraît menacé : une beauté apparemment involontaire « qui possède la simplicité et la pureté des poèmes », comme l’a écrit Stefan Zweig à propos de Walser. « Apparition unique, poursuivait-il, il n’appartient à aucun groupe, aucune catégorie, aucune communauté. C’est un original du genre le plus profond et le plus étrange, dont l’originalité s’exprime de façon inoubliable dans chacune des lignes, chacun des paragraphes qu’il écrit ». Robert Walser est né à Bienne en 1878, septième d’une famille de huit enfants. Sa scolarité achevée, il effectue un apprentissage et exerce ensuite quelques années le métier de commis pour différentes banques et assurances à Zurich. Ses premiers poèmes paraissent en 1898 et lui valent rapidement une notoriété dans les cercles littéraires qu’il se met à fréquenter. Après la publication de son premier livre en 1905, il suit son frère, le peintre Karl Walser, à Berlin. Trois romans paraissent successivement : Les Enfants Tanner (1907), L’Homme à tout faire (1908) et Jakob von Gunten (1909). Il retourne à Bienne en 1913, dans sa région natale du Seeland et y mène une vie de promeneur solitaire. Suite à plusieurs crises psychiques, il est interné en 1929, d’abord à la Waldau, dans les environs de Berne en Suisse, puis en 1933 à Herisau où il cesse complètement d’écrire. Il y vivra encore 24 ans et meurt le 25 décembre 1956 lors d’une promenade dans la neige, comme un personnage d’un de ses romans.
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Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889071869
Parution : 2023