Éditeur : AU VENT DES ILES
ISBN numérique ePub: 9782367344607
ISBN numérique PDF: 9782367344614
Parution : 2023
Catégorisation :
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Fin connaisseur de son pays, Louis-José Barbançon explore sous l’angle intimiste les sentiers tortueux de l’histoire contemporaine de la Nouvelle-Calédonie — ses pages lumineuses et les autres. Il revient sur les moments fondateurs de son enfance de sa formation et de son éveil politique. En somme, sur tout ce qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui : un esprit en mouvement, un homme de conviction. Alors que, plus que jamais, le débat identitaire plane sur la société calédonienne comme une ombre, à la fois menaçante et essentielle, celui qui se qualifie d’Océanien d’origine européenne partage l’expérience d’une vie pour esquisser un chemin possible, celui du « nous ». À ses côtés pour libérer la parole intime, le journaliste Walles Kotra — qui joint également sa plume intense, précise et poétique à la réflexion. « Louis-José, passeur d’histoires, pourfendeur de silence, force qui va… » Alice Zeniter Louis-José Barbançon, enseignant et docteur en histoire, est l’auteur du Pays du non-dit (1992) réédité en 2019, éditions Humanis, Prix Popaï 2019 du SILO, et du Mémorial du bagne calédonien - Entre les chaînes et la terre, publié chez Au vent des îles en 2020 et récipiendaire de plusieurs prix (Grand Prix 2020 « Idées Les Influences » ; Prix Popaï 2020 du Silo, Trophée de la fabrication du livre 2020 - Livres Hebdo, Prix Pavie 2021 de l’Académie des sciences d’Outre-mer). Arrière-arrière-petit-fils de bagnard corse, Louis-José Barbançon est un historien caldoche. Le livre est bâti sur une alternance d’entretiens — menés par le journaliste kanak Walles Kotra — et de textes qu’il a rédigés tout au long de son parcours. La parole est volubile, spontanée, émouvante, l’écrit est davantage guidé par l’introspection et la réflexion. La conjugaison de la parole et de l’écrit permet, au-delà de l’itinéraire d’un homme, de dessiner le rapport si particulier de l’auteur à son pays, la Calédonie. Louis-José Barbançon se livre sur le drame originel de la disparition du père, naufragé de la Monique, sur l’enfance dans un quartier où cohabitaient Caldoches et Kanaks, sur la scolarité chez les Sœurs, sur la vie associative et communautaire des jeunes de Nouvelle-Calédonie exilés en métropole le temps des études. Il évoque aussi son métier d’enseignant et son monumental travail sur le bagne en Calédonie. Fin connaisseur de l’histoire politique de la Nouvelle-Calédonie, il a côtoyé de près les grandes figures du pays et en filigrane de son parcours se dessine son éveil puis son investissement politique et militant. Louis-José Barbançon explore les sentiers tortueux de l’histoire contemporaine calédonienne avec ses pages lumineuses et ses séquences nauséabondes et, inlassablement, questionne la genèse de l’identité calédonienne. Dans ce débat, il avait déjà jeté un pavé dans la mare en se revendiquant être un Océanien d’origine européenne et non un Européen de Nouvelle-Calédonie — manière de secouer la vieille société coloniale. Dans à la recherche du nous, il va plus loin. Affirmant sa « calédonitude », il ne se définit pas en brandissant un passé, une communauté ou une couleur, mais par rapport à une relation : le Caldoche n’existerait que dans son interaction à l’autre, et en particulier au Kanak. Plus que jamais, le débat sur l’identité plane sur la société calédonienne comme une ombre, à la fois menaçante et essentielle. Connaissant la fragilité et la complexité du pays, Louis-José Barbançon ne donne pas de réponses définitives. Avec ses mots et ses écrits, avec ses paroles, ses silences et ses textes, il partage l’expérience d’une vie pour esquisser un chemin possible, celui du « nous ». « Mais comment faire un nœud de cravate ? Dans le voisinage, les hommes étaient au travail et tout autour de moi, on ne pouvait concevoir que je puisse partir en France, à Paris, sans cravate ! On dut se mettre à la recherche d’un expert es-cravate ; finalement, ce fut le vieux Philémon, un Kanak à la retraite au fond de la tribu de la Conception, à côté de laquelle j’habitais, qui vint à mon secours, non sans m’avoir fait remarquer malicieusement : “En principe, ce sont les Blancs qui ont appris aux Kanak à s’habiller.?? « Normalement, une identité culturelle se définit par une sédimentation qui dure sur plusieurs siècles ou plusieurs millénaires. Une sorte de stratification. C’est vrai pour la France. C’est également vrai pour le monde kanak et pour les cultures océaniennes en général. Nous, nous n’avons pas cette stratification puisque nous sommes là depuis un peu plus de 150 ans seulement. Une partie de la population vient même d’Algérie et ce sont des descendants d’Arabes ou de Kabyles. Nous nous retrouvons au milieu de ce mélange de populations et nous devons exister. La genèse de notre identité ressemble beaucoup plus à la façon dont l’identité antillaise s’est créée. Ce que développe Édouard Glissant. Ce n’est pas une identité culturelle fondée sur la sédimentation. Elle s’est plutôt constituée par alchimie. Louis-José BARBANÇON Louis-José Barbançon voit le jour à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) en 1950. Descendant de familles issues des deux colonisations, la libre et la pénale, il grandit dans un milieu « de tradition gaulliste et chrétienne », précise-t-il. Son enfance est marquée par la disparition précoce de son père, en 1953, dans le naufrage de la Monique, au large de Maré, l’une des îles Loyauté de l’archipel calédonien. Sa mère, institutrice chez les sœurs de Cluny, se retrouve seule avec un petit garçon qu’elle décide d’inscrire à l’école à un âge où, à l’époque, les enfants n’y vont pas encore. En 1968, baccalauréat en poche, il s’envole vers Aix-en-Provence où l’attendent des études d’histoire qui vont peser lourd dans sa vie d’homme. D’abord parce qu’elles le conduiront à explorer, avec le passé de sa terre natale, le versant secret de sa propre histoire familiale. Ensuite parce qu’elles vont le conduire à questionner son rapport à la Nouvelle-Calédonie, mais également les rapports entre celle-ci, le Pacifique qui l’entoure et sa lointaine métropole. Il revient au pays au début des années soixante-dix, commence sa carrière d’enseignant, suit de près l’actualité politique en observateur, puis s’y engage en tant qu’acteur. En 1979, il devient secrétaire général de la Fédération pour une nouvelle société calédonienne (FNSC), mouvement autonomiste qui souhaite ouvrir la voie à un autre dialogue entre les deux principales communautés du pays, Kanak et Calédoniens d’origine européenne. Ainsi, entre 1982 et 1984, il participe au conseil de gouvernement dirigé par Jean-Marie Tjibaou. Louis-José Barbançon ne cesse de s’inscrire dans une démarche d’historien. Il consacre notamment plusieurs décennies à d’importants travaux de recherche sur la colonisation pénale. Ceux-ci l’amènent à lever le voile sur l’ascendance pénale de nombreuses familles calédoniennes dont la sienne et à faire paraître Le Pays du non-dit en 1992. Il obtient son doctorat en septembre 2000 et publie en 2003, à partir de sa thèse, le principal ouvrage de référence écrit à ce jour sur le bagne de la Nouvelle-Calédonie : L’Archipel des forçats, préfacé par Michelle Perrot. Il est indiscutablement le spécialiste du bagne de la Nouvelle-Calédonie. À ce titre, il a publié le beau livre (coffret composé de deux tomes) intitulé le Mémorial du bagne calédonien - Entre les chaînes et la terre (éd. Au vent des îles, 2020), récipiendaire de plusieurs prix (Grand Prix 2020 « Idées Les Influences » ; Prix Popaï 2020 du Silo, Trophée de la fabrication du livre 2020 - Livres Hebdo, Prix Pavie 2021 de l’Académie des sciences d’Outre-mer). Walles KOTRA Originaire de l’île de Tiga en Nouvelle-Calédonie, Walles Kotra est directeur exe??cutif charge?? de l’Outre-mer au sein du groupe France Te??le??visions. Après l’École supérieure de journalisme de Lille, il rejoint en 1981 la rédaction de RFO Nouvelle-Calédonie. Journaliste de proximité, il s’intéresse à l’évolution de la société calédonienne et en particulier, aux mutations très importantes du monde kanak. Il couvre de l’intérieur les événements politiques calédoniens et suit Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur qui, après s’être affrontés, signent avec Michel Rocard, en 1988, les accords de Matignon. Il a aussi été directeur de l’information de RFO à Paris et directeur régional de RFO Nouvelle-Calédonie puis de RFO Polynésie française. Walles Kotra est l’auteur de plusieurs documentaires : Paroles d’îles, sur la diversité des cultures océaniennes ; Tjibaou, la parole assassinée ?, un portrait du leader indépendantiste kanak ou encore Tjibaou, le pardon sur la réconciliation entre les familles Tjibaou et Wéa. Passionné par le Pacifique, il est le promoteur de deux manifestations régionales : l’Université de la communication de l’Océanie en Nouvelle-Calédonie et le Festival international du film documentaire océanien (FIFO) en Polynésie française. Journaliste aujourd’hui retraité, il est l’auteur de Conversations calédoniennes, entretiens avec Jacques Lafleur (2009), de Antoine Kombouare, paroles d’un footballeur kanak (2014) et de Nidoïsh Naisseline, de cœur à cœur (2017)
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Éditeur : AU VENT DES ILES
ISBN : 9782367344614
Parution : 2023