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La Femme traversante


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889071036
ISBN numérique ePub: 9782889071029
Parution : 2023
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Parce qu’elle est la quatrième de la fratrie, on l’appelle Jane Quatre. Son père, Dyadya, a fui la Chine en guerre et fait fortune à New York. Patriarche autoritaire, aimant, maladroit, il maintient avec sa femme Ngmah la cohésion familiale, mise à rude épreuve lorsque leur aîné tombe amoureux d’une « barbare » – une Blanche ; ou que Jane refuse les maris qu’on lui propose, et part loin des siens, jusqu’à Paris, où elle rencontre un journaliste français. Sobre et sensible, Chuang Hua raconte la quête d’une femme pour trouver sa place entre Orient et Occident, concilier traditions familiales et besoin de liberté. « Pendant des années, j'ai cru que je mourais lentement en Amérique, faute d’avoir la Chine. Et un jour, ça a cessé, quand j'ai compris que j'avais la Chine en moi ». Stella Yang Copley est née à Shanghai en 1931. Dans les années 1930, sa famille fuit l’invasion japonaise, se rend à Hong Kong puis en Angleterre, et s’installe finalement aux États-Unis, où le père, ancien médecin, fait fortune comme agent de change. Après ses études, Stella Yang Copley mène une vie discrète à New York puis dans le Connecticut. D’inspiration autobiographique, La Femme traversante est son unique roman, publié en 1968 sous son nom chinois, Chuang Hua. Contexte culturel Si des diasporas de différents pays d’Asie sont présentes aux États-Unis depuis près de deux siècles, ce n’est qu’à la fin des années 1960 qu’émergent des mouvements identitaires et culturels asio-américains, dans le sillage du Black Power et de l’American Indian Movement. En 1976, la parution du roman de Maxine Hong Kingston The Woman Warrior: Memoirs of a Girlhood Among Ghosts (Les Fantômes chinois de San Francisco, Gallimard, 1979), primé à de nombreuses reprises, est un acte fondateur de la littérature asio-américaine. Publié presque dix ans plus tôt, en 1968, le roman de Chuang Hua Crossings (La Femme traversante, Zoé, 2023) était passé inaperçu et fut rapidement épuisé. Il a été redécouvert au début des années 2000 et est aujourd’hui considéré comme un jalon important de ce mouvement littéraire, qui a perduré avec des textes tels que Le Joy Luck Club d’Amy Tan paru en 1989 (Flammarion, 1992), ou en 2019, Un bref instant de splendeur, de l’écrivain issu de la diaspora vietnamienne Ocean Vuong (Gallimard, 2021). Le roman La Femme traversante, c’est l’histoire de « Jane quatre », la quatrième des sept enfants de Dyadya. Médecin chinois, ce dernier a fui son pays durant l’invasion japonaise des années 1930 et s’est installé à New York, où sa nouvelle carrière de courtier lui a permis d’offrir une vie privilégiée à sa famille. Patriarche autoritaire, aimant mais maladroit, il dirige d’une poigne de fer sa progéniture, aux côtés de sa femme Ngmah, avec laquelle il forme un couple soudé, socle de toute la cohésion familiale (« l'unité de toi et de Ngmah qui ne devait en aucun cas être ébranlée, et à laquelle nous nous soumettions tous »). Dyadya construit au fil de discours emphatiques le mythe de son exil en Amérique, s’assure que ses aînés donnent l’exemple, entre dans une colère noire lorsqu’un de ses fils tombe amoureux d’une « barbare » – une Blanche. Et s’efforce d’aider sa fille Jane à trouver sa place, en lui choisissant le bon mari : « Oui, oui, je sais, j'ai commis une erreur avec le précédent. Il n'était franchement pas fait pour toi. Celui-ci, il est fait pour toi. Tes sœurs ont fait leur choix toutes seules, mais dans ton cas on peut optimiser le choix en choisissant ensemble. Écoute-moi. Celui-ci, il est vraiment différent. Fais-moi confiance, et tu n'auras rien à regretter. Rien à regretter. Je serai heureux de te voir casée, comme toutes les autres. » Mais Jane ne l’entend pas de cette oreille. Pour s’affranchir de la lourde tradition familiale et trouver un territoire neutre entre influences américaine et chinoise, elle quitte les États-Unis pour l’Europe. Elle séjourne à Paris notamment, où elle entame avec un journaliste français une relation qui s’avèrera toxique : lui, sans scrupule, se sert d’elle qui, amoureuse, lui prépare avec tendresse des plats chinois qu’il dédaigne : « Un jour passa. Elle lui écrivit un mot. Elle l'invitait à dîner le samedi suivant, elle ferait un poulet rôti. Le vendredi soir, toujours sans nouvelles, elle se coucha tôt et se réveilla au petit matin, juste avant l'aube. Incapable de replonger dans le sommeil, elle se leva, saisie d'une envie impérieuse de cuisiner. Comme toujours quand il faisait noir dehors, elle n'éclaira que faiblement la cuisine, en allumant le vestibule et en laissant la porte ouverte. Elle prit le temps de concocter un repas raffiné pour un invité incertain. Elle rinça le poulet sous le jet brûlant du robinet et le posa sur l'égouttoir. Puis elle hacha des branches de céleri en diagonale, ainsi qu'un oignon, et alluma le feu sous une poêle où elle mit une bonne dose de beurre. Tandis que l'oignon et le céleri brunissaient dans le beurre grésillant elle ajouta le gésier et le foie, hachés très fin. Elle remua, couvrit la poêle et réduisit le feu au minimum. Elle cassa des noix fraîches à la main, deux à la fois, pour en retirer les fragments de chair humides. Quand elle en eut rempli une tasse, elle les versa dans la poêle. Elle remplit d'eau une grosse marmite pour y vider un paquet de riz sauvage et la mit à chauffer sur un deuxième feu. Plusieurs fois elle découvrit la poêle et en remua méthodiquement le contenu, soit pour égaliser la cuisson, soit pour ajouter des pincées de laurier, de thym, d'origan, de sel et de poivre. […] Dans la cuisine, elle ajouta le riz égoutté à la mixture qui cuisait dans la poêle. Avec une cuillère, elle fourra la farce brûlante à l'intérieur du poulet, le recousit et le mit au four. Elle régla la température à mi-distance exacte de cent cinquante et de deux cents, puis se remit au lit et tomba dans un profond sommeil. » L’écriture de Chuang Hua est comme on les aime chez Zoé : cinématographique et sobre, d’une très grande sensibilité ; sincère aussi : pas de folklorisme ni d’exotisme, les allusions à la culture chinoise sont subtiles, infusent à travers certaines thématiques ou le caractère des personnages (par exemple le cercueil de la grand-mère enterré sur une chape de ciment, plus facile à exhumer dans l’éventualité d’un retour précipité en Chine). Son écriture voisine avec les courants expérimentaux des années 1960, sans tomber dans l’extrême. Par des effets de glissements temporels et spatiaux, elle juxtapose l’histoire de Jane quatre, son tiraillement intérieur, des scènes de l’enfance en Chine, la vie de la famille installée à New York, ou l’influence de Dyadya vieillissant qui s’érode progressivement. Un extrait (pas facile de choisir !) qui rend compte de la question de l’identité, de l’importance de la famille et du rôle de Dyadya, patriarche infatigable « Où est Nancy Une s'écria Dyadya en rassemblant les enfants un par un dans l'escalier du métro londonien à l'issue d'une journée de promenade. Il tourna la tête et plissa les yeux, aveuglé par le soleil couchant. Nancy s'avança et dévala les marches pour rejoindre les autres dans le boyau ténébreux. Un par un, les enfants franchirent les tourniquets, Nancy Une fermant la marche. Nancy tu es ma fille aînée et tu es censée donner l’exemple, dit Dyadya. James tu es l'aîné de mes fils et tu es censé donner l’exemple. Ils regagnèrent leur hôtel, qui donnait sur les jardins de Kensington, dans la sombre âpreté d'un soir de novembre. Une fois dans leur suite, Dyadya vida le sac de papier kraft empli d'épinards frais qu'il avait acheté à la sortie du métro. Il les rinça, jusqu'à leurs racines roses, dans le lavabo de la salle de bains, retira soigneusement les pousses gâtées, et déposa les feuilles ruisselantes sur une serviette blanche et propre étalée au fond de la baignoire. Il s'accroupit sur la moquette du salon, devant le réchaud à alcool installé à côté du radiateur. Il vida deux boîtes de bouillon de poule dans la casserole léchée par une flamme bleue silencieuse. Lorsque le liquide se mit à bouillir et la vapeur à s'élever, il ajouta deux œufs et se hâta de remuer. Enfin il y versa les épinards, apportés par Nancy Une sur la serviette d'hôtel blanche. Les enfants accroupis autour de lui regardèrent les épinards se racornir dans le liquide bouillonnant, aspirant par bouffées des odeurs familières qui ravivaient le souvenir de repas savourés ailleurs. » Stella Yang Copley est née à Shanghai en 1931. Dans les années 1930, sa famille fuit l’invasion japonaise, se rend à Hong Kong puis en Angleterre, et s’installe finalement aux États-Unis. Le père, médecin en Chine, fait fortune en tant qu’agent de change et assure une vie confortable à ses sept enfants. Après ses études, Stella Yang Copley mène à New York puis dans le Connecticut une vie discrète jusqu’en 2000, année de sa disparition. D’inspiration autobiographique, La Femme traversante est son seul roman, publié en 1968 sous son nom chinois, Chuang Hua. Le traducteur Serge Chauvin est professeur des universités en traduction et traductologie, spécialiste de littérature et de cinéma américains. Il a notamment traduit Jonathan Coe, Teju Cole, Colson Whitehead et Richard Powers. La postfacière Amy Ling (1939-1999) a dirigé à l’université du Wisconsin le programme d’études asio-américaines, pour lesquelles elle a fait figure de pionnière. Elle a notamment écrit Between Worlds: Women Writers of Chinese Ancestry (Pergamon Press, 1990).

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Livre papier 1 Prix : 18,99 $
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La Femme traversante

Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889071029
Parution : 2023