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La Tentation de l'Orient


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique ePub: 9782889071746
ISBN numérique PDF: 9782889071753
Parution : 2023
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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Description

«Ils ont en commun la passion de la montagne et du Valais natal, le goût du voyage, de la solitude et des mots pour la dire», écrivait Nicolas Bouvier à leur propos. Parue pour la première fois en 1970, cette correspondance entre Maurice Chappaz, poète d'âge mûr, et Jean-Marc Lovay, écrivain en gestation parti sur les routes d’Asie, saisit en direct les plus fortes étapes de leurs voyages intérieurs. Du Paris de mai 1968, du Valais ou de Laponie, Chappaz encourage Lovay à suivre son instinct, comme lui-même autrefois. De Kaboul, New Dehli ou Katmandou, Lovay adresse à son aîné des lettres de révolte inspirées, contre la froide rationalité bureaucratique, le capital anthropophage, le règne de l'utile. Une correspondance lumineuse, laboratoire littéraire et témoin d’une amitié naissante. Né en Valais en 1948, Jean-Marc Lovay quitte l’école à seize ans et arpente le Moyen-Orient et l’Asie. Parmi ses livres, Les Régions céréalières (Gallimard, 1976), Le convoi du colonel Fürst (1985, rééd. Zoé 2015) ou Chute d’un bourdon (Zoé, 2012). Maurice Chappaz (1916-2009) figure parmi les écrivains suisses majeurs. D’origine valaisanne, cet héritier de la tradition romande a créé un langage riche du bouillonnement propre à l’oral et de la profondeur liée à sa culture classique. Jean-Marc Lovay a tout juste vingt ans quand il quitte son Valais natal pour son second séjour en Asie. Par Istanbul, l’Iran, l’Afghanistan, l’Inde, il suit jusqu’aux confins du Tibet la procession des hippies en rupture avec la société de consommation occidentale, s’initie à la contemplation.D’Asie, il éprouve le besoin d’écrire à quelqu’un – ce sera l’écrivain Maurice Chappaz, dont le fils cadet est un ami de Lovay. Une correspondance débute, qui durera deux ans et se tissera entre l’Orient et l’Europe, entre l’écrivain en gestation et le poète d’âge mûr : Chappaz lui répond du Valais, est à Paris pendant mai 1968, parcourt la Laponie suédoise sac au dos, découvre les îles Lofoten. Dans ces lettres touchantes, témoins d’une amitié formatrice où chacun se livre et répond sans réserve, le jeune Lovay restera « mon cher Jeannot », Maurice, trente ans plus âgé, « Monsieur Chappaz ». Le premier apporte à cette correspondance ses dons de précoce visionnaire, le second y ajoute la dimension lyrique d’une vie passée à traquer l’essentiel. La Tentation de l’orient est publiée en 1970, d’abord avec des photos (dont certaines sont reprises ici), puis rééditée à plusieurs reprises, jusqu’à l’édition Zoé Poche de 1997. C’est un témoignage marquant d’une époque, à la fois historique et littéraire – la rencontre intergénérationnelle de deux grands écrivains suisses romands, sous le signe de la révolte, comme l’écrit Jérôme Meizoz dans sa postface à La Tentation de l’Orient : « Révolte des hippies contre la société techno-industrielle, révolte des poètes contre une modernité destructrice des cultures (Tibet, Népal, Afghanistan, Laponie) et de l’environnement (Valais, Inde). Chappaz dénonce la destruction du Valais par l’industrie immobilière et touristique, Lovay illustre la résistance des peuples asiatiques (Tibétains et Afghans notamment) face à l’avancée du modèle économique occidental. » Quelques extraits de la préface émouvante de Nicolas Bouvier, rédigée en 1984 pour La Tentation de l’orient : La quête que Lovay et Chappaz poursuivent dans l’écriture « Il s’agit de quitter ce qui s’interpose entre nous et l’existence, de passer de l’opacité à la transparence, d’un projet social inscrit dans le temps linéaire occidental à une présence à la vie, sans chronologie ni thésaurisation, que revendique toute la tradition asiatique et qui s’inscrirait plutôt dans un temps cyclique et saisonnier. Le hasch, la vulnérabilité du voyageur démuni et vanné (ce qui n’est pas vulnérable n’est pas vivant), l’espace, la lenteur, le silence de l’Asie, la présence de la mort qui est l’ombre portée de nos vies peuvent, dans cette recherche, tenir lieu de moyens provisoires. Qui ne sont pas sans danger. De Kaboul, Lovay écrit “l’Asie désagrège??. Elle peut aussi vous dévorer entièrement et à force de se passer des conforts ou des pédanteries de la certitude on peut fort bien se retrouver un jour “porté disparu??. » « Dans tout l’ouvrage, ce chemin vers la transparence et la simplicité est aussi sensible dans la forme que dans le fond. […] Au baroque […] du langage dans les premières pages succède une écriture allégée, épurée au fil des lettres. Vers la fin, Chappaz fait l’éloge des haïkus de Bashô, qui a porté à sa perfection la forme poétique la plus brève. » Trois extraits de lettres pour sentir le ton de la correspondance Jean-Marc Lovay, depuis Istanbul (1968) J’ai laissé mes sales grandes bottes lustrées et riches au seuil d’une mosquée très ample, et j’ai alors franchi le seuil de l’Asie et laissé croupir ces sales bottes quand même porteuses de moi dans les moments chauds et froids, et alors j’ai vu la main d’un vieillard aussi vaste soudain que la coupole, et j’ai regardé s’amplifier ce vide suggestif, très loin au-dessus de moi, et ç’aurait pu être moi aussi. Un lumignon pendait d’un fil et partait de la lointaine voûte. J’ai posé mon regard sur l’horizon de ce fil, à ras, et j’ai vacillé. Ensuite le vieillard a guidé mon vertige dans le couloir de sortie, la minuscule porte, car un office allait commencer. En moi il y avait eu le passage. J’avais effleuré le profond vide de l’Asie. Les odeurs des ruelles ont titubé dans ma gueule et sous mes aisselles. L’Europe c’était l’absence de vraies odeurs, et maintenant se pressaient en moi les senteurs d’alpages gigantesques. J’avais encore la chaleur de la vieille main sur ma peau, et un goût de sérac, et ce moisi lancinant mais pur comme une eucharistie du temps où je m’accoudais à leur sainte table, celle où passe bâté d’une chasuble le dessoudé des âmes. Maurice Chappaz, du Valais (1969) Je t’écris cela parce qu’en profondeur, intérieurement, je voudrais échapper à cet Occident qui a bouffé le Valais, qui mangera l’Inde qui est deux ou trois mille fois plus grande (mais qui certes se désagrégera dans une crise, une agonie où se trouve encore la seule chance). Le « Moi » de l’Occidental mange aussi sa conscience. La retrouver, faire vivre (naître d’abord) en soi une liberté n’est pas facile. Maurice Chappaz, de Låddejokk (1969) Cher Jean-Marc, Sept jours que nous marchons. Trois jours que nous attendons. Six mille rennes devaient être poussés dans un enclos et les veaux arrachés et marqués. Mais les bêtes vont toujours contre le vent et le vent a changé et les voici à trente ou quarante kilomètres dans une autre vallée. De surcroît il pleut, le terrain est une éponge. Le vent saute de nouveau. Est, Ouest… Bertil m’apporte des renseignements. Mais je crois que nous allons plier bagages. L’immensité commence à nous cerner et le vide à entrer en nous. Oh ! rien ne se remplira vraiment, le rien ne sera pas le tout parce que dans sept jours encore nous aurons atteint la mer, au fjord de Narvik. En face du Valais-Lofoten ! Je hume seulement. Un jeune berger de rennes nous a dit qu’il ne regardait jamais le paysage mais qu’ensuite dans la petite ville de Jokkmokk où il hiverne dans une maison, les images de là-haut lui apparaissaient et lui distillaient une nostalgie. Une phrase comme ça : « Les mesures m’ont agrandi… » Né en Valais en 1948, Jean-Marc Lovay quitte l’école à seize ans et arpente le Moyen-Orient et l’Asie. Depuis Les Régions céréalières en 1976 chez Gallimard, il a publié plus d'une quinzaine de livres, romans et recueils de nouvelles. Écrivain central de la littérature romande, il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le Grand Prix de littérature suisse en 2013 et le prix culturel du Valais en 2015. La Tentation de l’Orient, initialement paru en 1970, est son premier livre publié. Dernier roman en date, Chute d’un bourdon (Zoé, 2012). Maurice Chappaz (1916-2009) figure parmi les écrivains suisses majeurs. D’origine valaisanne, il a mis son génie poétique et pamphlétaire au service de la cause écologique, combattant en particulier contre la dégradation de la montagne. En 1965, il publie le Portrait des Valaisans, pointe le rêve tibétain qui loge au cœur du Valais et qui trouvera écho dans ses échanges avec Jean-Marc Lovay. Cet héritier de la tradition romande a créé un langage riche du bouillonnement propre à l’oral et de la profondeur liée à sa culture classique. En 1997, Chappaz a remporté le grand prix Schiller ainsi que la bourse Goncourt de la poésie.

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Livre papier 1 Prix : 14,99 $
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La Tentation de l'Orient

Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889071753
Parution : 2023