Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889071463
ISBN numérique ePub: 9782889071456
Parution : 2022
Catégorisation :
Livres numériques /
Autre /
Autre /
Autre.
Format | Qté. disp. | Prix* | Commander |
---|---|---|---|
Numérique PDF Protection filigrane*** |
Illimité | Prix : 10,99 $ | |
Numérique ePub Protection filigrane*** |
Illimité | Prix : 10,99 $ |
*Les prix sont en dollars canadien. Taxes et frais de livraison en sus.
***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.
« Surtout, pour la première fois, je me heurtais à la difficulté, car la nature n'est pas faite pour être seulement regardée. Je voyais qu'il y a une autre manière de la rejoindre et plus profondément que par les yeux, c'est avec le corps. » Texte tardif (1939), Découverte du monde retrace les premières années de la vie de Ramuz, de son enfance lausannoise à son départ pour Paris, et jusqu'à ses débuts dans l'écriture. En revenant sur son itinéraire, l'autobiographe rend moins hommage à sa formation qu'il n'affirme sa vocation d'artiste. Introduction de Luc Weibel Je suis né en 1858, mais ne le dites pas. Je suis né Suisse, mais ne le dites pas. Dites que je suis née dans le pays de Vaud, qui est un vieux pays savoyard, c’est-à-dire de langue d'oc, c'est à dire français et des bords du Rhône, non loin de sa source. Je suis licencié ès lettres classiques, ne le dites pas. Dites que je me suis appliqué à ne pas être licencié ès lettres classiques, ce que je ne suis pas au fond, mais bien un petit-fils de vignerons et de paysans. Texte tardif (1939), Découverte du monde propose une manière de bilan de l'itinéraire personnel que l'ancien «petit garçon» a choisi. C. F. Ramuz est né à Lausanne le 24 septembre 1878. Il a fait des études de Lettres à l'université de Lausanne et y a obtenu sa licence en 1901. Il a exercé la profession de maître d'études au Collège d'Aubonne avant de comprendre rapidement qu'il n'était pas fait pour l'enseignement. Il s'est alors rendu à Paris et a étudié à la Sorbonne où il a préparé une thèse sur Maurice de Guérin. Il y a vécu entre 1904 et 1914 et y a écrit Aline (1905), Jean-Luc persécuté (1909) ou encore Vie de Samuel Belet (1913). De retour en Suisse romande, il consacre l’entier de sa vie à l’écriture, à sa langue, à son œuvre sans cesse reprise, corrigée, retravaillée et d’une intensité extraordinaire. Sa vie sociale s’amenuise à mesure qu’il grandit pour se concentrer sur son écriture telle un moine copiste. Dans Découverte du monde l’autobiographe se désigne comme un saturnien, c'est à dire un malheureux, qui a sans cesse à se combattre lui-même. Que devient-il lorsque la force de lutter lui fait défaut ? Ramuz doit se résigner à accepter un sentiment d'impuissance, qui ira grandissant, et qui, pendant les dernières années de sa vie, prendra le dessus. L'auteur n'est plus le même, n'est plus à même de juguler ces 1000 craintes. Et l'attachement aussi touchant que pathétique dont il fait preuve à l'égard de ses proches, en particulier de son petit-fils, « Monsieur Paul », traduit la fragilité qui l’habite et le submerge. Le démiurge devient alors le frère de ses personnages, au point de s'avouer que même sa croyance dans les pouvoirs de l'art n'était qu'un leurre, et qu’il n'est lui aussi, comme nous tous, rien d'autre qu'un « pauvre homme ». F. Ramuz (1878-1947) est un inventeur de formes romanesques, un explorateur de la langue française qui a cherché tout au long de sa vie à être au plus près possible de l’effet expressif voulu. Né à Lausanne dans une famille de la bourgeoisie commerçante qui attend de lui qu’il « réussisse », il rejette tout déterminisme culturel et fait naître l’écrivain C.F. RamuzComme les primitifs flamands, Ramuz met en scène des gens de tous les jours, au plus près de la terre, au plus près de ce qu’ils sont, avec cette simplicité si difficile à atteindre, qui nous les rend, à nous lecteurs, formidablement vivants. Cela avec un sens visuel qui sort de l’ordinaire. Il le reconnaissait volontiers: « Mes idées me viennent des yeux, — si j’ai des maîtres, ce sont les peintres. » Ramuz est un être ambivalent, à multiples facettes, il contrôle son image, comme l’atteste cette note de 1924 à Henri Poulaille, attaché de presse aux éditions Grasset : « Je suis né en 1858, mais ne le dites pas. Je suis né Suisse, mais ne le dites pas. Dites que je suis née dans le pays de Vaud, qui est un vieux pays savoyard, c’est-à-dire de langue d'oc, c'est à dire français et des bords du Rhône, non loin de sa source. Je suis licencié ès lettres classiques, ne le dites pas. Dites que je me suis appliqué à ne pas être licencié ès lettres classiques, ce que je ne suis pas au fond, mais bien un petit-fils de vignerons et de paysans que j'aurais voulu exprimer. Mais exprimé, c’est agrandir. Mon vrai besoin, c’est d’agrandir… Je suis venu à Paris tout jeune; c'est à Paris que je me suis connu et à cause de Paris. J'ai passé pendant douze ans, chaque année, plusieurs mois au moins à Paris; et les voyages de Paris chez moi et de chez moi à Paris ont été tous mes voyages ! (Outre celui que j'ai fait par religion jusqu'à la mer, ma mère, descendant Le Rhône) Peu à peu, Ramuz abandonne la narration linéaire et la multiplication des points de vue et adopte souvent un narrateur collectif et anonyme, « on ». Ses romans parlent d’ordre et de transgression, de création et de destruction, toujours d’amour et de mort. Son écriture audacieuse lui valent des critiques de ceux qui lui reprochent d’écrire mal « exprès ». Dès 1924, Grasset publie les livres de Ramuz. Son œuvre est aujourd’hui publiée dans la collection de la Pléiade.
Livre papier | 1 | Prix : 10,99 $ |
Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889071456
Parution : 2022