Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889071425
ISBN numérique ePub: 9782889071418
Parution : 2022
Catégorisation :
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« Alors, de parmi les buissons, à un moment donné, sort un grand pin, tout solitaire. Parvenu là, Jean-Luc subitement fit halte. Car il venait de voir une seconde trace qui s'en venait depuis les champs rejoindre l'autre sous le pin ; c'étaient des gros pas, cette fois, des pas d'homme. » Trompé par sa femme, Jean-Luc perd son unique enfant et sa vie part à la dérive. À la fois martyr et meurtrier, il est victime des hommes qui sont les instruments de la fatalité. Les paysages nus et sauvages des montagnes valaisannes contribuent à la haute tension de ce roman. Jean-Luc persécuté, écrit en 1908, est une tragédie. Introduction de Laura Laborie Né en 1878 à Lausanne, C.F. Ramuz fait un premier séjour en Valais en 1906, à Chandolin. Il tombe amoureux de la montagne, son silence, sa beauté, sa brutalité le subjuguent. Jean-Luc persécuté est le premier roman du grand auteur dont la montagne est le décor. Son œuvre est aujourd’hui publiée dans la collection de la Pléiade. En 1906, Ramuz découvre fasciné le Valais, l’équivalent de la Bretagne en France pour les primitivistes. La montagne, son silence, sa beauté et sa brutalité, porteurs des mystères de l’infini, le subjuguent. Il y inscrit l’histoire de Jean-Luc, un bref roman de treize chapitres, écrit d’un seul élan, rapide et expressif. Jean-Luc est victime de la trahison de sa femme, 21 mois plus tard, il mourra tragiquement. Jean-Luc Robille vit avec Christine et son fils. Un dimanche d’hiver, il découvre que Christine rejoint Augustin Crettaz, un travailleur saisonnier. Bouleversé, Jean-Luc décide de s’éloigner avec son petit-garçon, il descend dans le bas de la vallée vivre chez sa mère. Quelques mois plus tard, Christine étant venue le chercher trois fois, Jean-Luc remonte et la vie commune reprend presque normalement. À la fin d'avril, il se casse la jambe en faisant le bois. Cet accident les rapproche et c'est de nouveau le bonheur. À l'entrée de l'été, Augustin étant revenu, Christine court le rejoindre. Jean-Luc dévasté la chasse, garde l'enfant et se met à boire. Au printemps suivant, le petit Henri se noie dans l'étang et Jean-Luc sombre dans la folie. Christine étant revenue pour l'été avec l'enfant d'Augustin, Jean-Luc fou de douleur les enferme dans une grange et y met le feu. Poursuivi dans la montagne par les gens du village, il se jette dans le vide. Le lecteur, grâce à la profonde empathie de Ramuz pour son personnage, se sent proche de Jean-Luc, profondément éprouvé par la passion amoureuse. Séparé de sa femme, le sentiment de séparation, universelle pour Ramuz, se développera chez lui au point de devenir une séparation de soi à soi, qui alimentera la folie dont tout être humain est susceptible d’être traversé. C’est l’amour et la douleur qui a rendu le paysan ivrogne et criminel. Ce roman fataliste a été d’abord publié en 1908 puis en 1930 chez Grasset. La collection « C. F. Ramuz » Voici une série de volumes afin de rendre hommage à l’écrivain le plus important de Suisse romande. Parfois considéré à tort comme un glorificateur du terroir, C. F. Ramuz est avant tout un inventeur de formes romanesques, un explorateur des registres et des ressources de la langue, un essayiste en décalage, un nouvelliste hors pair, comparable à un Picasso. À travers des titres choisis par Daniel Maggetti et Stéphane Pétermann, préfacés et annotés par des critiques aux horizons variés, cette collection ouvre l’accès à des textes peu connus, mais fait aussi découvrir autrement les œuvres emblématiques de l’auteur. Charles-Ferdinand Ramuz est l’écrivain le plus important de Suisse romande. Né en 1878 à Lausanne, il fait des études de Lettres puis s’installe pour dix ans (1904-1914) à Paris où il étudie à la Sorbonne, fréquente Charles-Albert Cingria, André Gide ou le peintre René Auberjonois, écrit entre autres Aline (1905), Jean-Luc persécuté (1909), Vie de Samuel Belet (1913). Dès ces premiers textes, les thèmes ramuziens tels que la solitude de l’homme face à la nature, l’amour et la mort, la nature personnifiée sont déjà présents. En 1906, il fait un premier séjour en Valais, à Chandolin. Il tombe amoureux de la montagne. Jean-Luc persécuté est le premier roman dont la montagne est le décor. Peu à peu, Ramuz abandonne la narration linéaire et la multiplication des points de vue et adopte souvent un narrateur collectif et anonyme, « on ». Ses romans parlent d’ordre et de transgression, de création et de destruction, toujours d’amour et de mort. Son écriture audacieuse lui valent des critiques de ceux qui lui reprochent d’écrire mal « exprès ». Dès 1924, Grasset publie les livres de Ramuz et lui assure ainsi un succès auprès des critiques et du public. Son œuvre est aujourd’hui publiée dans la collection de la Pléiade.
Livre papier | 1 | Prix : 9,99 $ |
Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889071418
Parution : 2022