Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889070671
ISBN numérique ePub: 9782889070664
Parution : 2022
Catégorisation :
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Tableau impressionniste d’une bourgade durant la décennie 1970, Séismes raconte le parcours troublant d’un enfant vers l’âge d’homme. Sidéré par la perte de sa mère et l’étrangeté du monde adulte, le narrateur égrène les instants rares où l’existence atteint son maximum d’incandescence. Sa voix, accordée à l’oralité des rues, dit la sensualité des odeurs, du toucher, et donne au récit une épaisseur singulière. Par une écriture minimale et rythmée, Jérôme Meizoz rejoint l’émotion par l’épure. Jérôme Meizoz vit en Suisse. Parmi ses ouvrages, Père et passe (Le Temps qu’il fait/En bas, 2008), Temps mort, préface d’Annie Ernaux (En bas, 2014), Haut Val des loups (Zoé, 2015), Faire le garçon, Prix suisse de littérature (Zoé, 2017), Absolument modernes ! (Zoé, 2019). Préface de Claire Devarrieux « Quand mère s’est jetée sous le train, il a bien fallu trouver une femme de ménage. » Jérôme Meizoz, né en Valais, vit à Lausanne. Lauréat d’un Prix suisse de littérature 2018 pour Faire le garçon (Zoé, 2017), il a notamment publié : Morts ou vif (Zoé, «Livre de la Fondation Schiller 2000»), Les Désemparés (Zoé, 2005), Père et passe (En bas, 2008), Séismes (Zoé, 2013), Temps mort, préface d’Annie Ernaux (2014), Haut Val des loups (Zoé, 2015) et Absolument modernes ! (2019). Tableau impressionniste d'où émergent un lieu (un village valaisan), et une époque (les années soixante-dix), Séismes raconte le parcours troublant d’un enfant vers l’âge d’homme. Médusé par le suicide de sa mère, le narrateur égrène une suite d’arrêts sur image comme autant de petits séismes, instants rares où la vie se livre à son maximum d’incandescence et nous laisse dans la stupeur, la mémoire à jamais marquée. L’incipit : Quand mère s’est jetée sous le train, il a bien fallu trouver une femme de ménage. Père était sur les routes dès l’aube pour le travail, je l’entendais tousser longuement le tabac de la veille, mettre rageusement ses habits, avaler en vitesse le pain et le fromage. Puis il criait un nom d’enfant, le mien, par la cage d’escalier, pour que l’école ne soit pas manquée. L’appel était si brusque, incontestable, malgré le diminutif affectueux, qu’il signait d’un coup le retour à la vie diurne. Père claquait la porte et le silence régnait dans l’appartement jusqu’au soir. Il a bien fallu trouver une femme de ménage pour faire les gestes de mère, mais seulement ceux qui s’adressaient aux sols, aux vitres, aux tissus. Une femme de ménage pour les chemises de père, impeccables tous les matins, pour les chaussettes de père qu’il ne savait pas repriser. Dans une écriture minimale, dont le rythme est minutieusement travaillé, l’auteur va à l’essentiel. Toutefois, la sensualité des odeurs, du toucher, les voix qui montent de la rue, du folklore des familles, donnent une épaisseur très singulière au texte. Extraits de la Préface de Claire Devarrieux, journaliste littéraire à Libération: Séismes, de petits cataclysmes en fortes sensations, par étapes qui omettent les transitions, raconte comment on devient un homme. […] Les pères ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Celui du narrateur reçoit son salaire « de main à main ». Ses activités sont mystérieuses, du moins pour un lecteur français : « En costume sombre, serviette sous le bras, père partait pour l'Assemblée de Commune. » Est-ce juste le jour où il a battu son fils, ou bien chaque matin ? Il y a une machine à écrire dans son bureau, ainsi qu'un coffre où ranger l'argent en deux enveloppes qui n'ont pas l'air épaisses. L'enfant est sensible aux expressions telles que « l'argent sale » ou bien : « En Suisse beaucoup d'argent dormait. » […] Les figures féminines sont de plusieurs sortes : il y a « Madame Vanier, l'impeccable paroissienne », si belle sur ses talons très hauts, si parfumée qu'elle fait oublier son commerce d'électroménager ; « Ma Sœur », qui n'a pas connu le passage par l'homme et les grossesses ; « la fille au visage de cochon jeune », image cochonne, donc ; la tante, dépositaire des récits familiaux, et puis la mère. La mère emmène le petit faire la tournée des pauvres au moment de Noël ou de Pâques. Il n'aime pas ça : « Mère déposait son paquet sur la table. Comme si elle se régalait, Madame Rose enroulait sa langue pareille à un escargot tiède. » […] Le livre a partie liée avec l'autobiographie et avec l'humour suisse. En tout cas, pour l'humour, c'est évident. Il est question de drapeaux, de Belge bizarre, de paquetage et de plaques d'immatriculation qu'il faut rendre à l'Etat. Sans parler du locataire qui s'attendait à devoir déménager d'un instant à l'autre : « Depuis des années, à chaque saison, notre voisin mettait en œuvre l'exercice complet. Il empaquetait tout le contenu de son appartement en deux jours. » Né en Valais en 1967, Jérôme Meizoz a « le cul entre deux chaises à jamais »: fils de mécanicien dans le fond de la vallée du Rhône, il aime les sommets et le silence, le latin et le grec, la nature sauvage et les livres. Il apprend les gestes des paysans comme des garagistes, mais passe son temps dans les livres. Aujourd’hui, il est professeur de littérature française contemporaine et s’intéresse en particulier au statut de l’écrivain et à sa manière de se vendre en tant que tel, de Proust à Houllebecq, son sujet d’étude favori depuis quelques années est Joël Dicker. Sa méthode est influencée par la sociologie de Bourdieu auprès duquel il a étudié. Il intervient régulièrement dans les colonnes du Monde et du Matricule des anges. Par ailleurs essayiste, il n’hésite pas à prendre la plume dans les journaux pour vilipender l’attitude de la Suisse avec les étrangers ou le trop de mollesse à l’égard de l’urgence climatique. Son œuvre littéraire mêle la mémoire familiale intime et des scènes de la vie ordinaire. Lauréat d’un Prix suisse de littérature 2018 pour Faire le garçon (Zoé, 2017), Jérôme Meizoz a notamment publié : Morts ou vif (Zoé, « Livre de la Fondation Schiller 2000 »), Séismes (Zoé, 2013), Temps mort, préfacé par Annie Ernaux (2014) Haut Val des loups (Zoé, 2015). La préfacière: Claire Devarrieux est responsable des pages livres du journal Libération.
Livre papier | 1 | Prix : 13,99 $ |
Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889070664
Parution : 2022