Éditeur : ALLIA
ISBN papier: 9791030415070
ISBN numérique ePub: 9791030415087
ISBN numérique PDF: 9791030415094
Parution : 2022
Code produit : 1459420
Catégorisation :
Livres /
Sciences humaines /
Sciences politiques /
Ouvrages généraux
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C’est toujours par la terreur que la pensée totalitaire s’immisce chez l’individu. Avec ce texte paru en 1946 dans la revue Commentary, Leo Löwenthal préfigure la philosophie du totalitarisme. Alors que le progrès technologique lui a appris à suivre aveuglément des procédures, l’homme moderne, esseulé et déraciné, est devenu vulnérable. Les fascistes furent les premiers à exploiter politiquement cette pauvreté spirituelle. La terreur détruit les liens, confisque passé comme avenir, et expose aux manipulations. Frappées de stupeur, obnubilées par leur survie, les populations se retrouvent dans un état de dépendance infantilisant. Aujourd’hui, ni le terrorisme d’État, ni le terrorisme tout court, n’ont disparu. La lecture de Löwenthal s’impose, afin de briser enfin l’engrenage de la terreur… Originaire de Francfort-sur-le-Main, Leo Löwenthal (1900-1993) est un pionnier de la sociologie de la culture. La montée du nazisme le force à fuir son pays pour New York, aux côtés d'autres philosophes comme Adorno, Horkheimer ou Marcuse. Il rejoindra après la guerre le département de sociologie de l'université de Berkeley. Spécialiste de la critique sociologique littéraire, critique du capitalisme et du postmodernisme, il est également l’une des grandes figures de l'école de Francfort. C’est toujours par la terreur que la pensée totalitaire s’immisce chez l’individu. Dans cet article publié en janvier 1946 dans la revue américaine Commentary, Leo Löwenthal révèle l’usage de la terreur au sein des états totalitaires. Selon lui, la terreur fasciste ne s’attaque pas seulement aux corps mais à l’individualité même, en la désintégrant de l’intérieur. La terreur détruit les liens, confisque aux individus leur propre passé, leur capacité à anticiper leur avenir, et les rend ainsi plus vulnérables face aux manipulations. La lutte pour la survie devient la préoccupation principale, à l’exclusion de toute autre considération. La conscience de faire le mal s’anesthésie peu à peu. C’est l’obéissance hiérarchique qui prend alors le pas, justifiant la levée des inhibitions. Frappées de stupeur, les populations se retrouvent dans un état de dépendance infantilisant. Cet engrenage, libérant la violence dans une escalade perpétuelle, écrase tout espoir d’en connaître un jour la fin. Car même libérés, les individus tendent à reproduire les schémas d’action et de pensée propres au fascisme… Où cette terreur puise-t-elle sa source ? C’est au sein même de la civilisation moderne que Leo Löwenthal en identifie les germes. Le progrès technologique, la production de masse nous ont appris à suivre des schémas préétablis sans les remettre en cause. L’homme moderne, frustré par son impuissance, esseulé et déraciné, se trouve prêt à accepter toutes les idéologies. Les fascistes furent les premiers à saisir et à exploiter politiquement cette pauvreté spirituelle. Aujourd’hui, ni le terrorisme d’État, ni le terrorisme tout court, n’ont disparu. Précurseur de la philosophie du totalitarisme (concept qui commençait alors seulement à émerger), Leo Löwenthal nous rappelle qu’il n’existe qu’un seul remède à la terreur : la raison. Il nous faut renoncer à réduire l’homme au statut de simple outil. C’est à ce prix que nous pourrons atteindre la liberté et le bonheur. Originaire de Francfort-sur-le-Main en Allemagne, Leo Löwenthal (1900-1993) est un pionnier de la sociologie de la culture. Issu d’une famille juive, il rejoint en 1926 l’Institut de recherche sociale, et fonde la Zeitschrift für Sozialforschung (Revue de Sciences sociales) en 1932. La montée du nazisme le force à quitter son pays pour New York, aux côtés d'autres philosophes tels qu’Adorno, Horkheimer ou Marcuse. Si nombre de ses confrères retourneront en Allemagne après la guerre, Löwenthal restera quant à lui aux États-Unis et rejoindra le département de sociologie de l'université de Berkeley. Spécialiste de la critique sociologique littéraire, il est notamment l'auteur de Literatur und Massenkultur (Littérature et Culture de masse) et Das bürgerliche Bewußtsein in der Literatur (La Conscience bourgeoise dans la littérature). Il est également l’un des représentants de la critique du capitalisme et du postmodernisme, dont il refuse le cynisme et dénonce les dangers. Figure emblématique de l'école de Francfort, il s'éteint à Berkeley à l'âge de 93 ans.