Éditeur : L'Eclat
ISBN numérique PDF: 9782841625413
Parution : 2021
Catégorisation :
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Face à face Sois-moi le beau visage de toi vers le visage de moi. Sois-moi un visage vis- à-vis. Une bouche face à une bouche, un son face à un son. À l?image de la maison en chantier de sa rue qui semble « sans cesse / aller se détruisant », la maison du poète, celle de sa vie, celle de son ?uvre, « est toujours ruine ». « À présent je n?ai pas ? n?ai que la poésie », écrit Avot Yeshurun au seuil du plus grand dépouillement. Mais « Pas le vers ni le mètre, ni les choses. / Pas les choses qui sont dans la poésie / ni la poésie qui est dans les choses ». De la poésie elle-même, il ne reste donc plus que l?âme, soit le son originel de la parole qui, à l?aube de la mort, semble littéralement enfanter à nouveau Yeshurun, lequel ose écrire dans le dernier vers de ses deux ultimes poèmes : « je serai né », et « à la mort Yah ne m?a pas livré ». Né en Ukraine en 1904, Yeshurun émigre en Israël en 1925 contre la volonté de ses parents, qui mourront tous au camp d'extermination de Belzec. Après 1948, il prend conscience du drame de la population palestinienne sur lequel il publie en 1952 un poème qui fit scandale où il le compare le sort des deux peuples. Ecarté de la scène littéraire, il commence à être connu après 1970 et reçoit le Prix Israël (que sa fille refusera) deux jours avant sa mort en 1992. À présent je n?ai pas, que la poésie. Ni le mètre, ni le vers, ni les choses. Ni les choses qui sont dans la poésie ni la poésie qui est dans les choses. Après Trente pages, paru dans cette même collection en 2016, et également traduit et présenté par Bee Formentelli, À présent je n?ai pas est le dernier recueil d?Avot Yeshurun (1904-1992), où s'amoncellent les ?épaves de langue?, hébreu, arabe, yiddish, avec lesquelles, sur les destructions passées, il construit sa dernière maison. Avec Yeshurun, la poésie israélienne tient son fils prodige ou son 'mouton noir', qui n'a cessé de bouleverser l'ordre de la langue pour faire de l'hébreu national une langue internationale ou hybride, accueillant tous les idiomes des communautés qui composent le pays. C'est ce qui lui fera refuser le Prix Israël pour l'ensemble de son ?uvre, décerné par le gouvernement. Ainsi traduire cette poésie relève d'une gageure, qu'a relevé Bee Formentelli, qui a travaillé en contact permanent avec la fille de Yeshurun, traductrice de Proust en hébreu, pour restituer ces différents niveaux de langue. Elle s'en explique dans un longue postface: "Histoire d'une rencontre". Le resultat ne peut être littéral, mais la ré-invention d'une syntaxte et d'un jeu de sonorité qui, finalement, donne toute sa saveur à cette poésie sans équivalent dans la poésie contemporaine israélienne, pourtant riche d'expériences linguistiques et lexicales. Né en Ukraine le jour de Kippour 1904, Yehiel Perlmutter émigre en Israël en 1925 contre la volonté de ses parents, qui mourront tous au camp d'extermination de Belzec. Ayant rejoint la Haganah en 1929, il ne répondra jamais aux lettres qu?ils lui adresseront. Ces lettres retrouvées feront l'objet de l'un de ses recueils les plus poignants, Trente pages d'Avot Yeshurun (1961; L'éclat 2016). Il exerce toute sorte de métiers en continuant à écrire de la poésie qu'il commence à publier à partir de 1941. Après 1948, il prend conscience du drame de la population palestinienne sur lequel il publie en 1952 un poème où il le compare à celui du peuple juif pendant la Shoah, qui fit scandale. Ecarté de la scène littéraire israélienne, il commence à être connu après 1970 et deux jours avant sa mort en février 1992 il reçoit le Prix Israël (que sa fille refusera). Ses ?uvres complètes, éditées par sa fille commencent de paraître en 1995.