Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889073702
ISBN numérique ePub: 9782889073696
Parution : 2024
Catégorisation :
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Vie de Samuel Belet est un roman de formation qui retrace en pointillé la fin du 19e siècle en France et en Suisse. L’identité d’écrivain de Belet viendra tard mais sera la bonne. Ses mémoires donneront l’un des plus grands romans de Ramuz. Samuel Belet a 15 ans quand sa mère meurt. Il devient paysan puis commis de notaire. Quand il tombe amoureux, il retrouve le bonheur, mais il sera vite éconduit et longtemps marqué par le chagrin. Cette déception amoureuse est un vrai drame qui le fait fuir sa région; il sera charpentier dans les environs de Thonon puis à Paris en pleine effervescence de lutte ouvrière. Enfin, retour en Suisse pour trouver une vie de famille heureuse, ou presque. Puis tout perdre, encore une fois. Dans son village natal, il se fait pêcheur et… se met à écrire. C.F. Ramuz a inventé une nouvelle langue française, son français est reconnaissable entre tous. Dirigée par Daniel Maggetti et Ste??phane Pe??termann, la Petite bibliothèque ramuzienne fait redécouvrir ses livres emblématiques et ouvre l’accès a? des textes peu connus, grâce à des volumes préfacés par des critiques aux horizons variés. « Vie de Samuel Belet paraît en 1913. Cette même année, Proust publie Du côté de chez Swann. Joyce a déjà son Ulysse en tête. Mais nul – à commencer par lui – ne saurait encore deviner en Faulkner le futur romancier de Sanctuaire. Et concernant Céline dont Voyage ne viendra que beaucoup plus tard, si l’on ne veut pas courir le risque d’être légitimement contredit, il serait très hasardeux d’affirmer quoi que ce soit. Je cite simplement ces quatre noms en guise de repères et pour bien marquer, si besoin en était, à quelle hauteur se situe semblablement Ramuz.» Ce paragraphe essentiel de l’introduction de Philippe Forrest permet de mesurer l’importance de ce roman. Mais contrairement à La Recherche du temps perdu, dont la structure rappelle fortement Vie de Samuel Belet, le narrateur de Ramuz n’est pas un écrivain mais un paysan qui « ne cherchai[t] pas à briller » et se mettra à écrire dans la soixantaine. Les débuts d’écrivain sont d’ailleurs difficiles : « J’ai eu bien de la peine au commencement. Il me semblait que jamais je n’arriverais au bout de mes phrases. Ou bien elles étaient trop courtes et il me fallait hacher mes idées pour les y faire entrer ; ou bien elles s’allongeaient indéfiniment et je ne me comprenais plus moi-même. Mais je suis têtu : c’est tant mieux, des fois. À la place de reculer je m’arc-boutais contre les mots, poussant dessus de toutes mes forces ; il a bien fallu qu’ils finissent par céder. Alors je n’ai plus eu qu’à m’occuper des choses et là aussi j’ai eu bien de la difficulté. Mais elles se sont appelées l’une l’autre. » Les choses enfouies ressurgissent. Les étapes du travailleur industrieux qu’il a été reviennent, depuis la mort de sa mère où il se retrouve seul au monde comme garçon de ferme dans un environnement hostile : « il venait d’entrer dans mon chagrin un nouveau chagrin, il n’y avait plus en moi la moindre place vide, le malheur occupait tout. Je ne pleurais plus, maintenant : je crus que j’allais étouffer. » Heureusement, il tombe amoureux: « J’étais heureux de la brume et de l’ombre, qui nous protégeaient contre les regards. Je m’assurais encore une fois que personne ne nous voyait, puis je courais à sa rencontre. Elle se mettait à sourire, et tout disparaissait, sauf elle, » Mais Mélanie va l’éconduire, et le chagrin sera infiniment long : « on est tourmenté. Et puis aussi pourquoi ces choses après tant de mois et d’années ? On ne sait pas, on les subit. Il faut se secouer le cœur comme un oiseau mouillé ses ailes, encore n’est-on pas sûr qu’il soit jamais bien sec. » L’amitié le sauve. Il voyage 25 jours à pied vers Paris avec son nouvel ami : « je n’oublierai jamais combien Duborgel se montra bon pour moi. Il fut patient comme personne. J’avais soif, il me donna à boire. J’étouffais, il alla ouvrir la fenêtre ; j’eus froid, il la referma. On eût dit que ses mains s’étaient faites pour moi petites et légères ; et ce fut mes doigts dans les siens que je finis par m’endormir. » A Paris, c’est l’effervescence fiévreuse : « Plus qu’ailleurs on y est nerveux ; ça échauffe de vivre en foule. On veut aller trop vite, le tempérament s’en ressent. Et puis il y a aussi que tout le monde est venu à Paris pour faire fortune et que peu y ont réussi ; ; alors le mécontentement, les rancunes, les jalousies, ces espoirs tournés en vinaigre, ce trop-plein de fiel et ces amertumes : tout ça bouillonne ensemble dans la même marmite » Les camarades viennent de partout: « Il y en avait du sud et du nord ; ils parlaient toute espèce de français, avec toute espèce d’accents, chacun avec ses habitudes, chacun avec ses goûts pour tel ou tel plat, ou tel et tel vin ; les uns qui aimaient l’ail et la cuisine à l’huile, les autres le trois-six et la charcuterie ; moi perdu là-dedans. Moi, silencieux là-dedans. Mal assuré, les premiers temps surtout. Moi qui me tenais dans mon coin ; et eux alors accoudés à leur table, qui tournaient la tête vers moi, et ils m’appelaient : le Suisse. Comme j’étais complaisant et de bonne volonté, ils ne me bousculaient pas trop ; d’ailleurs Duborgel m’aurait défendu ; mais enfin, je sentais fortement les distances ; et que la terre n’est pas si petite que je l’avais cru. J’avais déjà eu cette impression en passant le lac, mais je ne l’éprouvais alors que quant aux choses, maintenant c’était quant aux hommes, d’où autrement plus de mordant. » « Pourtant, j’étais déjà sensible aux ressemblances ; il me fallait quand même descendre au fonds commun. Malgré tant de diversité, ou bien peut-être à cause d’elle, quand je réfléchissais un peu, c’est lui surtout que je voyais. Et après ce terrain mouvant, il y avait tout à coup ce sol ferme ; je me disais : « N’empêche, tous les hommes sont comme moi. » De retour en Suisse, il trouve avec Louise le bonheur ordinaire : « Je hochais la tête ; je me sentais dedans la vie. Où que je tendisse mes yeux, il y avait des choses qui venaient. Je me sentais mêlé à tout. C’est des moments de plénitude. » Et enfin, une fois seul à nouveau, commence à germer l’idée de l’écriture, et avec elle, de la paix intérieure : « Alors tout le vieux passé oublié revint, faisant comme une bourre dans le creux de ma tête, et vainement je cherchais à l’ôter. Les choses devenaient sensibles. » Avec Anti-poétique, c'est le dernier volume de la collection Petite bibliothèque ramuzienne F. Ramuz (1878-1947) est l’écrivain le plus important de Suisse romande. Né à Lausanne, il fait des études de Lettres puis passe dix années à Paris, où il fréquente Charles-Albert Cingria, André Gide ou le peintre René Auberjonois et écrit entre autres Aline (1905), Jean-Luc persécuté (1909), Vie de Samuel Belet (1913). Dès ces premiers textes, les thèmes ramuziens de la solitude face à la nature, l’amour et la mort sont déjà présents. L’écrivain rentre en Suisse peu avant la guerre.Peu à peu, Ramuz abandonne la linéarité de l’intrigue et adopte un narrateur souvent collectif et anonyme. Ses romans parlent d’ordre et de transgression, de création et de destruction, toujours d’amour et de mort. Son style audacieux lui vaut des critiques : on lui reproche de faire « exprès » de mal écrire. Dès 1924, Grasset publie ses livres et lui assure un succès auprès des critiques et du public. Son œuvre est aujourd’hui publiée dans la collection de la Pléiade.
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Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889073696
Parution : 2024