Éditeur : François Bourin Editions
ISBN numérique ePub: 9791025205945
Parution : 2023
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1940 : les nazis s’installent au musée du Jeu de Paume, et Rose Valland entre dans l’Histoire. Attachée de conservation, elle note secrètement – et au péril de sa vie – la provenance et la destination de toutes les œuvres d’art spoliées qui transitent par le musée au bénéfice d’Hitler et de Goering. Après la guerre, elle jouera un rôle essentiel dans leur récupération. Issue d’une classe sociale modeste, femme dans un monde d’hommes, homosexuelle assumée, Rose Valland incarne à elle seule le dépassement de bien des déterminismes. Quatre-vingts ans plus tard, une réalisatrice découvre ce mystérieux personnage de résistante et décide de lui consacrer un documentaire. Sous la forme d’un journal d’enquête, elle retrace peu à peu son parcours et y mêle bientôt ses réflexions intimes, ses peurs et ses incertitudes, notamment sur la question de la transmission, en un jeu de miroirs qui la confronte à ses propres contradictions. Romancière, poétesse et nouvelliste, Emmanuelle Favier est notamment l’autrice du Courage qu’il faut aux rivières (prix Révélation de la SGDL 2017, prix Prince-Pierre de Monaco 2018…), de Virginia et de La Part des cendres, publiés chez Albin Michel et traduits en plusieurs langues. Emmanuelle Favier est romancière, poétesse, nouvelliste et dramaturge. Ses romans (Le Courage qu’il faut aux rivières, prix Révélation de la SGDL 2017 ; Virginia, 2019 ; La Part des cendres, 2022) sont traduits en plusieurs langues. Elle contribue à Mediapart pour des articles autour du spectacle vivant et des beaux-arts.Elle habite dans le 4e arr. de Paris, mais a des liens avec la Bretagne, en particulier Saint-Brieuc (elle préside le jury des prix de Lire à Saint-Brieuc), Morlaix et Roscoff. Novembre 1940 : Rose Valland, tout juste quarante-deux ans, entre dans l’Histoire. Attachée de conservation au musée du Jeu de Paume, elle s’en voit remettre les clés par le conservateur mobilisé. Dès lors, la direction des Musées de France lui confie une mission : noter secrètement la provenance et la destination de toutes les œuvres d’art qui, spoliées par les nazis, transitent par le petit musée de la place de la Concorde au bénéfice du Führer et du numéro deux du parti du Reich, Hermann Goering. Au péril de sa vie, Rose Valland tient ainsi le compte de milliers d’œuvres, puis joue un rôle crucial dans leur récupération après la guerre. Cette résistante de l’intérieur est aussi une figure du dépassement des déterminismes : de genre puisqu’elle est femme dans un monde d’hommes, de classe puisqu’elle est issue d’un milieu modeste, fort éloigné de l’intelligentsia parisienne et de ses codes, et même de mœurs puisqu’elle a assumé son homosexualité à une époque où le sujet demeurait tabou. Décembre 2022 : une réalisatrice découvre ce personnage fascinant à travers une lecture conseillée par sa mère. Sans bien déceler ce qui la fascine véritablement chez cette femme, elle décide alors de faire un film autour de la figure de Rose Valland et, sous la forme d’un journal d’enquête, retrace peu à peu son parcours. Elle y mêle bientôt ses réflexions intimes, ses peurs, ses doutes et ses incertitudes, en particulier sur la question de la transmission – aussi bien en tant que femme qu’en tant qu’artiste –, en un jeu de miroirs qui la confronte à ses propres contradictions. Ces deux figures de femmes se veulent deux images, à la fois contrastées et intimement reliées, de la difficulté d’exister dans l’affirmation de son désir. Quelques mots supplémentaires sur la vie de Rose Valland : Née en 1898 à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs (Isère) dans un milieu modeste, elle suit des études grâce à des bourses demandées par sa mère, d’abord à l’École normale d’institutrices de Grenoble, puis aux Beaux-Arts de Lyon et de Paris, où elle étudiera aussi à l’École du Louvre. Elle commence à travailler au musée des peintures et sculptures étrangères du Jeu de Paume en 1932 et y restera pendant toute la guerre. Le musée sert alors aux Allemands de centre de dépôt des œuvres, avant leur transit vers l’Allemagne, l’Autriche ou l’Europe de l’Est. L’observation précise et discrète de Rose Valland pendant plus de quatre ans lui permet de garder la trace des déplacements des œuvres et d’informer les résistants des trains qui les transportent afin qu’ils les épargnent. En novembre 1944, elle est nommée secrétaire de la Commission de récupération artistique. Elle devient après la guerre « officier Beaux-Arts » et est nommée au grade de capitaine. Tout en participant à la récupération de plus de 40 000 œuvres d’art, elle est espionne en zone soviétique. En 1952, elle devient conservatrice des Musées nationaux et cheffe du Service de protection des œuvres d’art, un service créé en cas de troisième conflit mondial. Elle publie en 1967 Le Front de l’art (réédité en 1997 et 2014), où elle raconte son action sous l’Occupation. Elle meurt de vieillesse à Ris-Orangis (Essonne) en 1980. Son action lui a valu de nombreuses décorations : elle a été faite officière de la Légion d'honneur, commandeure des Arts et des Lettres, et a obtenu la médaille de la Résistance française. Les États-Unis lui ont remis la médaille de la Liberté, et elle a été faite officière de l’ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne. Née en 1980, Emmanuelle Favier est romancière, poétesse, nouvelliste et dramaturge. Son premier roman, Le Courage qu’il faut aux rivières (Albin Michel, 2017), a reçu de nombreuses distinctions, dont le prix Révélation de la SGDL et le Coup de cœur des lycéens de la Fondation Prince Pierre de Monaco 2018. Son deuxième roman, Virginia (2019), est un récit poétique autour de la figure de Virginia Woolf, tandis que le troisième, La Part des cendres (2022), est consacré aux spoliations pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses romans sont traduits en plusieurs langues. Elle a publié des recueils de poèmes ou de nouvelles, notamment chez Rhubarbe, et nombre de ses textes font l’objet de parutions dans des revues ou des anthologies. Autrice de trois pièces de théâtre, elle a un temps pratiqué comme comédienne et metteuse en scène, et sa deuxième pièce, Laissons les cicatrices, a été récompensée par le prix de la Manufacture des Abbesses en 2013. Sa traduction de La Mégère apprivoisée, de Shakespeare, paraîtra à la rentrée 2023 aux Belles Lettres. Emmanuelle Favier mène également une activité de critique en contribuant régulièrement à Mediapart pour des articles autour du spectacle vivant et des beaux-arts, ou encore à la revue Alternatives théâtrales. Elle a longtemps interprété ses poèmes en compagnie du guitariste Fabien Montès dans le cadre du duo Proses électriques. Enfin, elle anime régulièrement des ateliers d’écriture, un peu partout en France et à l’étranger. Elle habite dans le 4e arrondissement de Paris, mais elle a vécu au Québec et a des liens avec la Bretagne, en particulier Saint-Brieuc dont elle parle dans son précédent roman et où elle est très active sur le plan littéraire (elle est notamment présidente du jury des prix du festival Lire à Saint-Brieuc), mais aussi le Finistère nord, à Morlaix et à Roscoff. Pour l’anecdote, la mère de la narratrice du Livre de Rose vit à Lilia, au nord de Brest.