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L'empire de la nature


Éditeur : Editions Champ Vallon
ISBN numérique ePub: 9791026711490
ISBN numérique PDF: 9791026711506
Parution : 2023
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

L’empire de la nature retrace l’histoire des jardins botaniques coloniaux entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle. En partant de ces sites spécifiques, enclaves de nature ordonnée créées dans les capitales ou à proximité des lieux de pouvoir, il analyse la manière dont est instituée une forme de domination coloniale liée à la maîtrise du monde naturel. Lieux de diffusion des connaissances botaniques, sites de vente, espaces de sociabilité, les jardins botaniques permettent ainsi d’examiner les rapports entre savoirs, pouvoirs et constructions sociales en situation coloniale. Articulé autour des lieux et de leurs usages, mais aussi des acteurs qui y travaillent, l’ouvrage montre la dimension savante globale des jardins, leur fonction politique et leurs usages économiques. Hélène Blais est professeure d’histoire contemporaine à l’École normale Supérieure (ENS-PSL), et membre de l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine (IHMC). Spécialiste de l’histoire des savoirs en situation coloniale, elle a publié Voyages au grand océan. Géographies du Pacifique et colonisation (CTHS, 2005), Mirages de la carte. L’invention de l’Algérie coloniale (Fayard, 2014) et co-édité de nombreux ouvrages,dont Une autre histoire de l’exploration du monde (Le Seuil, 2019). L’empire de la nature retrace l’histoire des jardins botaniques coloniaux entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle (années 1780- années 1920). En partant de ces sites coloniaux spécifiques, enclaves de nature ordonnée créées dans les capitales coloniales ou à proximité des lieux de pouvoir, il analyse la manière dont est instituée une forme de domination liée à la maîtrise du monde naturel. Lieux de collecte et de diffusion des connaissances botaniques, sites de vente, espaces de sociabilité, les jardins botaniques permettent d’examiner les rapports entre savoirs, pouvoirs et constructions sociales en situation coloniale. Articulé autour des lieux et de leurs usages, mais aussi des acteurs qui y travaillent, l’ouvrage montre la dimension savante globale des jardins, leur fonction politique et leurs usages économiques. La chronologie arrêtée prend en compte le moment de création des jardins des colonies d’Ancien Régime, dans la suite des voyages naturalistes autour du monde : Pamplemousses à l’île de France (île Maurice) en 1768, la Gabrielle en Guyane française en 1786, Saint-Vincent aux Antilles britanniques en 1785, Calcutta en 1787 sont des exemples qui illustrent le début d’une longue vague de créations, parallèle à l’expansion impériale, puisque tout au cours du XIXe siècle, les nouvelles colonies vont se voir quasiment systématiquement dotées d’un jardin botanique. L’entre-deux-guerres représente un tournant à plusieurs égards. Beaucoup de jardins cèdent leur fonction scientifique à ce que les Britanniques les premiers appellent « stations botaniques », dans une perspective d’expérimentation systématique de quelques espèces rentables. Les jardins sont abandonnés ou transformés en parcs de ville, sous gestion municipale. La botanique coloniale s’exerce désormais dans d’autres lieux. Sans prétendre à l’exhaustivité, l’ouvrage présente, dans une perspective d’histoire comparée et connectée, à l’échelle globale, un certain nombre de jardins, pour rendre compte en même temps des histoires locales et des circulations à l’échelle des régions du globe, des empires et entre les empires. Des études de cas prises principalement dans l’empire français et dans l’empire britannique, mais aussi dans les colonies hollandaise, belges ou allemandes, jalonnent ce parcours. Celui-ci est organisé autour de quatre moments. La première partie est consacrée à l’histoire institutionnelle des jardins, et aux connections mondiales créées par les circulations et l’échange de plantes, entre métropoles et colonies, et au sein des empires. Les empires européens ont tous créé des jardins botaniques, mais avec des moyens, des ambitions et des perspectives différentes. Ce chapitre met notamment en perspective l’histoire bien connue du modèle britannique, centrée sur l’activité du jardin britannique de Kew Gardens, avec celle de l’organisation plus incertaine de l’empire français, où le jardin des Plantes à Paris, le jardin du Hamma à Alger et le jardin colonial de Nogent, créé en 1899, conduisent des politiques qui ne sont pas toujours concertées. La deuxième partie permet au lecteur d’entrer dans les jardins, en donnant à voir l’exposition de la nature, son ordonnancement, les logiques de promenade et de mises en exposition des plantes qui président à l’organisation des lieux. Il s’agit ici de proposer une histoire visuelle des jardins, en mettant en regard les intentions des concepteurs de jardin (autorités coloniales, directeurs) et les usages des visiteurs (colons et colonisés). Les jardins apparaissent alors comme des sites disputés, échos et théâtres des réalités quotidiennes des sociétés coloniales. La troisième partie envisage les jardins comme lieux de savoirs botaniques et agronomiques. Interrogeant le rôle des savants européens et des auxiliaires autochtones, cette partie décrit communauté de travail spécifique, marquée de fortes hiérarchies, dans un cadre colonial qui les renforcent, et dont le fonctionnement est révélateur de l’articulation des savoirs et des pouvoirs dans les empires. Il montre aussi comment, à mesure que l’on avance dans le siècle, les jardins perdent de leur centralité en tant que lieux de science, au profit de stations agronomiques spécialisées. Enfin, la dernière partie est consacrée à la dimension économique des jardins, qui sont des outils impériaux d’exploitation de la nature, au service du projet économique colonial de « mise en valeur ». Pour ce faire, il faut recourir aux moyens les plus rentables pour adapter, reproduire et diffuser les plantes jugées utiles. À cet effet, le recours à une main d’œuvre quasi gratuite est commun à de nombreux jardins. À l’envers du décor, derrière les pelouses soigneusement tondues et les massifs floraux apparaissent ainsi des jardiniers et des ouvriers parfois très nombreux, et dont les conditions de travail peuvent être très difficiles. Hélène Blais est professeure d’histoire contemporaine à l’École normale Supérieure (ENS-PSL), et membre de l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine (IHMC). Spécialiste de l’histoire des savoirs en situation coloniale, elle a publié Voyages au grand océan. Géographies du Pacifique et colonisation (CTHS, 2005), Mirages de la carte. L’invention de l’Algérie coloniale (Fayard, 2014) et co-édité de nombreux ouvrages, dont Visages de l’exploration. Du mythe à l’histoire, (BNF éditions, 2022) ou Les « grandes découvertes » : une autre histoire de l’exploration du monde (Le Seuil, 2019).

Du même auteur...

Livre papier 1 Prix : 31,99 $
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L'empire de la nature

Éditeur : Editions Champ Vallon
ISBN : 9791026711506
Parution : 2023